Dimanche 25 octobre à 3 heures, il sera 2 heures ! Ce changement d’horaire a aussi un impact humain et n’est pas obligatoire. Explications.
Ça fait quarante ans, que les gouvernements successifs depuis Giscard d’Estaing en 1975, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! (…) si ce dimanche 25 octobre à 3 heures du matin il sera 2 heures, soit une heure de plus que le temps universel (T.U). Celui-ci correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré).
C’est loin d’être fini puisque le calendrier a arrêté ce principe jusqu’en 2030, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devraient s’améliorer selon une étude de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) que l’on peut consulter en cliquant sur ce lien http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/impact-changement-heure-2010-synthese.pdf
Cela a déjà permis d’économiser 440 gigawatts/heure en éclairage ou, c’est tendance, 44 000 tonnes de CO2. Entre parenthèses, l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne) a alerté cet été sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !). Pour en savoir plus c’est sur http://www.anpcen.fr/docs/20150804090603_jks8dg_doc176.pdf
Cet impact économique ne doit pas faire oublier un autre impact, humain celui-là. On lira à ce sujet le rapport du Sénat qui date certes de 1996 mais est toujours d’actualité http://www.senat.fr/rap/r96-13/r96-13_mono.html#fn17
Ce rapport démontre que le système de changement d’heures appliqué en France comporte deux inconvénients :
– il implique une chrono-rupture, c’est-à-dire le fait que le déroulement du temps est perturbé deux fois par an,
– la situation particulière de notre pays fait que le principe du changement d’heure a été instauré à une époque où l’heure légale était déjà en avance de deux heures sur l’heure solaire TU (temps universel) ! Lire l’historique ci-après.
Il est vrai qu’à l’heure du travail le dimanche, de nuit etc., l’économie (de marché) ne fait pas grand cas de l’humain.
Quant à dire que c’est l’Europe qui impose cette pratique depuis 2002 (directive européenne n° 2000/84/CE du 19 janvier 2001), ce n’est pas tout à fait exact. Cette directive (vous la lirez en cliquant sur http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32000L0084 ), transposée dans le droit français par arrêté du ministre de l’économie (et non de l’écologie) du 3 avril 2001, vise à harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Elle n’oblige pas à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal.
La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure est du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe. La Russie et la Chine ont renoncé au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne. Le débat reste ouvert et nos lecteurs sont invités à y participer.