Les Français flirtent avec leur plus grosse déculottée de l’histoire du rugby français tout court. À deux points près, la palme reste au XV de France de Bernard Laporte en juin 2007 (et encore c’était un test match). Les All Blacks, l’avait emporté 61-10 à Wellington.
Cette équipe de France n’avait ni l’âme ni les armes pour vivre cette compétition mondiale. Philippe Saint-André (PSA) a opté pour un style de jeu d’affrontement musculeux délaissant les envolées de Trois quarts et le panache d’attaques aux larges qui font honneur et beauté de ce sport.
Ces Bleus-là ne font plus partie de l’élite planétaire. Dévastés, regard hagard et joues rougies par l’énorme claque reçue, ils ont erré quelques minutes sur le pré du Millénium, une dernière fois pour certains.
L’étalage des faiblesses tricolores a surpris. Pourtant plusieurs voix se sont élevées contre les errances de la fédération de rugby, la gestion des clubs et le recrutement de joueurs internationaux.
Voilà à quoi abouti tous sports lorsqu’ils se professionnalisent et que leurs financements doivent être « rentables ». Les sports spectacles (Football, Rugby, Basket, Handball – filles ou garçons – Volley beaucoup moins pour le moment) se nourrissent de noms connus et qu’importe la nationalité du moment qu’ils « remplissent » les stades et assurent l’équilibre financier des investissements. Pour autant en quoi un club comme R.C. Toulon (par exemple … mais n’est pas le seul) est pourvoyeur de joueurs sélectionnables en équipe de France
Sans trop y croire, espérons qu’avec le sorcier toulousain tenir la promesse de lendemains plus chantants. Apôtre d’un jeu de conquête des espaces, Guy Novès voudra décrocher la lune. Il a quatre ans pour retrouver un niveau digne d’un tel objectif. Ce ne sera pas de trop et à condition que les mentalités de la fédération et des clubs changent … là c’est moins sûr.
D’après Silvère Beau, envoyé spécial à Cardiff – Le Journal du Dimanche