Dans le panorama de la politique française, les grands hommes, capables d’électriser les foules avec puissance et conviction ne sont aujourd’hui pas légion. Mais une figure est pourtant, très clairement, en train d’émerger.
Son nom ? Pierre Laurent, évidemment. Surfant sur la vague du succès, le membre du Front de gauche triomphait, il y a quelques jours, sur la scène de la Bellevilloise, à Paris, devant une foule de militants en délire venus saluer son investiture tant attendue en Ile-de-France pour les régionales.
Quelques jours plus tôt, il était en Grèce, debout devant la foule des sympathisants de Syriza, venus saluer Tsipras mais pas prêts d’oublier cet homme en provenance de France. En ce grand jour, que portait Pierre Laurent ?
Bouillant d’énergie, il avait tombé la veste et arborait pour tout costume de scène une chemise bleu ciel. Bardée d’autocollants, celle-ci était souillée de sueur aux aisselles, preuve que l’homme ne ménageait aucun de ses efforts.
Mais l’essentiel, ce jour-là, était ailleurs : le héros avait retroussé ses manches. Or, justement, quelle figure de la politique internationale se plaît à rouler ses manches de chemise ? Bingo, Barack Obama himself !
Depuis la triomphale campagne de 2008, celui-ci a repris à son compte une technique de retroussage infaillible enseignée outre-Atlantique à tous les marines (la technique en question consiste à rouler trois fois l’étoffe, de façon à créer un revers d’une hauteur précise de 7,5 cm arrivant précisément au niveau du coude, puis à repasser ledit revers).
Au fil des ans, ses manches retroussées sont ainsi devenues un gimmick stylistique et même le symbole de sa force de travail. Alors, pourquoi Pierre Laurent ne ferait-il pas, lui aussi, de ce parti pris vestimentaire le catalyseur de son discours et la source de grands succès à venir ?
De toute évidence, le secrétaire national du PCF n’est pas loin du compte. (…)
Beaugé Marc , Le Monde – Source