Le secrétaire d’État aux Transports crée la polémique
C’est l’une des mesures censées prévenir les attentats dans les trains qui pourraient être mises en œuvre après l’attaque du Thalys Amsterdam-Paris. En évoquant le contrôle aléatoire des bagages et le risque de discrimination au faciès, Alain Vidalies a suscité une polémique lundi. « Je préfère qu’on discrimine pour être efficace plutôt que de rester spectateur », a jugé le secrétaire d’État aux Transports sur Europe 1.
- Des propos critiqués par une partie des responsables de gauche. « On ne peut pas accepter qu’un ministre se résigne à anticiper des discriminations. Manuel Valls doit rétablir ce qu’est la République », a déploré sur Twitter le député PS du Cher Yann Galut.
- « Quand un ministre justifie la discrimination pour lutter contre le terrorisme, il ne parle plus au nom de la République », a pour sa part tweeté le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, appelant à « ne pas aller vers la société voulue par les barbares ».
- « Reculer sur les droits des citoyens, accepter les discriminations et les divisions, c’est ce que cherchent les terroristes : ne pas céder ! » a aussi mis en garde le député PS de l’Essonne François Lamy.
- Alain Vidalies a toutefois reçu le soutien d’Éric Ciotti, pour qui ce débat est « ridicule et grotesque ». « On est face à une menace terroriste et certains n’ont rien d’autre à faire que d’ouvrir ce débat », a regretté sur RTL le député Républicains des Alpes-Maritimes.
Chabrout Julien, Le Figaro – Extrait
D’après le journal « Libération » – Extrait
SOS Racisme a dénoncé dans un communiqué des «propos consternants», et a appelé le ministre à «revenir sans délai sur les propos incriminés». «Un ministre de la République doit lutter contre les discriminations à tous les niveaux, et non donner l’impression de les approuver», pointe l’association.
Interrogé sur France Info à la mi-journée, Alain Vidalies a précisé sa pensée : «Dès lors que l’on parle de contrôle aléatoire, il est opposé, et c’est légitime, le risque de discrimination. J’ai dit clairement que ce risque existe mais qu’il ne doit pas nous faire renoncer aux contrôles aléatoires. La réponse est dans la formation des personnels de police et de sécurité chargés de cette mission qui est essentielle en matière de dissuasion. Chacun doit avoir à l’esprit quand il prend un train qu’il peut rencontrer des personnels qui vont lui demander d’ouvrir ses bagages».
Le secrétaire d’Etat a publié une mise au point dans l’après-midi, affirmant qu’il n’avait «jamais été question de prôner la moindre méthode discriminatoire». «Dès lors que l’on parle de contrôle aléatoire, il est opposé le risque de discriminer. Ce risque existe, il faut le prévenir, sans renoncer à ces mesures indispensables pour la sécurité de tous», écrit-il.