A l’heure où l’ombre du dopage plane sur la course après les performances étonnantes de Chris Froome,
The Times britannique réprouve violemment la présence, prétendument caritative, de Lance Armstrong sur le Tour.
Lance Armstrong s’apprête à courir deux étapes du Tour de France, dont la première [16 juillet], avec un jour d’avance sur le peloton officiel. S’associer de nouveau à cette manifestation sportive dont il a tant terni le blason est de mauvais goût. Arguer comme il le fait que c’est pour une bonne cause tient de l’hypocrisie – jusqu’à présent, l’altruisme n’a pas été une composante essentielle de sa carrière.
L’heure de vérité… (Lien cliquable)
Le président de l’Union cycliste internationale avait à juste titre demandé qu’il garde ses distances avec la course. Et si l’on comprend parfaitement que l’association Cure Leukeamia soit ravie d’une telle publicité, elle se trompe sur le fond : toute publicité n’est pas bonne à prendre, et l’engagement d’Armstrong sensibilisera autant de donateurs qu’elle en dissuadera de se rallier à une cause pourtant louable.
Les médias complices de l’imposture Armstrong (Lien cliquable)
Lance Armstrong a remporté sept fois le Tour de façon frauduleuse. Sa déchéance, en 2012, a été spectaculaire. Il a été privé de ses titres, interdit de compétition dans tous les sports ayant souscrit à des réglementations antidopage et couvert d’opprobre dans le monde entier.
Certains avanceront que son statut de paria a trop duré. Rappelons à toutes fins utiles, pour reprendre les termes de l’Usada, l’Agence américaine antidopage, qu’il avait monté “le programme de dopage le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace jamais vu dans le sport”. Et, à son grand déshonneur, Lance Armstrong n’a jamais présenté d’excuses dignes de ce nom ni à ses fans ni à la discipline dont il a tant souillé la réputation, sans doute de façon irrémédiable.
“Personne n’a la preuve que Froome saupoudre ses cornflakes de produits illicites” (Lien cliquable)
Si Lance Armstrong a vraiment pour seule ambition de venir en aide aux malades du cancer, il peut faire un don à une organisation caritative. Il peut s’occuper de la distribution des repas dans une salle de chimiothérapie. S’il pense trouver quelque rédemption dans son engagement auprès de Cure Leukeamia, il ne trompe que lui-même. La rédemption passe par la contrition et l’humilité, pas par les fanfaronnades et les opérations de communication.
Son thérapeute lui enseigne la contrition, confessait récemment Lance Armstrong. Il y a encore du travail.
Courrier International SOURCE