Reculer l’âge légal de départ à la retraite : c’est le vœu du patronat et le projet de tous les ténors de la droite. Il est aussi question d’abattements temporaires entre 62 ans et 67 ans, dans le cadre de la négociation sur les retraites complémentaires des salariés Agirc-Arrco, en grandes difficultés financières. Avec comme objectif moins de diminuer temporairement les pensions que d’inciter les assurés sociaux à partir plus tard à la retraite.
De 1993 à 2014, six réformes des retraites se sont déjà succédé, et chaque fois on a tenté de faire bouger l’âge effectif – et pas uniquement l’âge légal – de départ à la retraite. Avec succès : selon les projections étudiées par le Conseil d’orientation des retraites lors de sa dernière réunion en mai, l’âge moyen, actuellement de 61,5 ans après avoir atteint un point bas en 2008, va reculer pendant 20-25 ans pour se stabiliser légèrement au-dessus de 64 ans à la fin des années 2030.
La génération née en 1980, actuellement âgée d’une trentaine d’années, va liquider ses droits en moyenne 2,8 ans plus tard que la génération née en 1950, qui n’a subi aucune réforme de l’assurance-vieillesse.
Mais dans quelle mesure le recul de l’âge effectif permet-il de faire des économies ? Et de relever le défi du vieillissement de la population, qui plombe durablement les régimes de retraite ?
Le Conseil d’orientation des retraites a essayé d’y voir plus clair. Pour cela, il a construit un nouvel indicateur, qui montre la contribution des âges de liquidation des droits à l’équilibre financier des régimes. Ces travaux confirment que le recul de l’âge effectif fournit une grande partie de l’effort de rééquilibrage des régimes de retraite, à la suite des réformes, mais aussi du fait de l’allongement progressif de la durée des études.
Entre 2016 et 2040, c’est-à-dire sur 25 ans, le besoin de financement du système sera couvert pour moitié (49 %) par le relèvement de l’âge de départ à la retraite, dans le scénario central. Toutefois, le paramètre numéro un du redressement n’est pas l’âge ; c’est le montant des pensions. Leur modération permettra de couvrir 68 % du besoin de financement entre 2016 et 2040. Il faut y voir l’effet des mesures de gel ou de sous-indexation par rapport à l’inflation décidées à plusieurs reprises.
Surtout, les pensions suivent désormais les prix et non plus les salaires, qui progressent plus vite. (!!!! c’est quoi cette affirmation sur les salaires en augmentations – MC)
Effet de structure
Le troisième paramètre, celui des cotisations, joue au contraire dans le sens du déficit, malgré les hausses successives au fil des réformes des régimes de retraite. Il amplifiera le besoin de financement de 15 %. Cela s’explique par un effet de structure : les régimes où les taux de cotisation sont les plus élevés, tels que le régime de la fonction publique d’État, sont de moins en moins représentés dans l’emploi total. Sur une période plus longue, entre 2003 et 2060, le recul de l’âge pèse moins lourd dans la balance du redressement des comptes.
En effet, il ne contribue plus qu’à hauteur de 36 % à la couverture du besoin de financement, contre 50 % pour la modération des pensions. Enfin, l’effet structurel de variation des cotisations s’est dilué, jusqu’à devenir positif, contribuant pour 19 % à l’effort de redressement
Godeluck Solveig, Les Echos – Titre original de l’article : « Le Conseil des retraites passe au crible les effets des réformes » – SOURCE
Hola, un post assez intéressant. Bonne continuation. Retraite en Espagne