Régionales : le Front de gauche à la peine

Pour les communistes, il est urgent de ne pas se presser. Alors que la plupart des partis commencent à se mettre en ordre de marche pour les régionales, le PCF a choisi de prendre son temps. Ses têtes de listes ne devraient pas être connues avant fin juin.

Avant ça, un conseil national du parti doit se réunir le 10 juin pour définir les grandes orientations de la campagne. Une chose est sûre : les listes d’union avec le PS au premier tour ne devraient pas être la règle.

« La direction actuelle socialiste s’en tient au soutien à la politique gouvernementale et n’a à proposer que des unions défensives face aux dangers de la droite et de l’extrême-droite », juge Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF.

Cette ligne de conduite devrait s’appliquer y compris dans les régions que pourrait remporter l’extrême droite.

« Face à un risque FN, ça rend d’autant plus nécessaire une offensive politique sur des valeurs de gauche, ajoute Olivier Dartigolles, porte-parole du parti. Ce n’est pas avec la ligne actuelle de Cambadélis [le premier secrétaire du PS] que l’on met le FN en difficulté. Au contraire, c’est sur ce terrain-là que Marine Le Pen marque des points. »

Rassemblement large

Si les communistes souhaitent des listes de « rassemblement large », il leur faudra déjà convaincre au sein du Front de gauche. Les discussions sont toujours en cours.

« Avec le PG, nous ne sommes pas sur les mêmes bases, affirme un dirigeant PCF. Ils ne sont pas sur les contenus mais juste sur un truc anti-PS. » (…)

« On leur a clairement dit qu’on ne pouvait pas s’engager sur le premier tour sans garantie sur le second », ajoute Françis Parny, de la direction du PCF. La situation en Ile-de-France illustre bien ces difficultés. (…)

Les communistes n’ont toujours pas digéré que le député PS de Seine-Saint-Denis leur ait ravi le conseil général en 2008. (…)

Poids lourds

Sauf surprise de dernière minute, il devrait y avoir une liste autonome. Reste à savoir qui elle rassemblera.

En 2010, (…) le tout jeune Front de gauche était parti sous ses propres couleurs et obtenu 6,55 % des voix. Mais la coalition est aujourd’hui divisée et le conseil régional d’Ile-de-France ne compte pas moins de deux groupes Front de gauche : l’un dominé par le PCF, l’autre par le PG. Si les premiers ont choisi de participer à l’exécutif aux côtés des socialistes, les seconds ont refusé. Résultat : on ne sait toujours pas qui emmènera la liste.

Les autres prétendants à la tête de la région sont pourtant connus : Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV), Nathalie Arthaud (LO), Valérie Pécresse (UMP), Chantal Jouanno (UDI) ou encore Wallerand de Saint-Just (FN). Leur profil – que des poids lourds nationaux – rend la tâche encore plus délicate. (…)

Raphaëlle Besse Desmoulières, Le Monde (Extrait) – SOURCE