L’article de Laurent Joffrin paru dans libération ce jour, offre au lecteur une compréhension de l’ambiguïté dans lequel travail les caricaturistes et journalistes de « Charlie hebdo ». Sans doute quelque grincheux lecteurs trouveront à redire, pourtant il me semble que pour une fois Laurent Joffrin a très bien analysé la situation de cet hebdo. MC
Pas facile d’être une icône planétaire… Traumatisés, épuisés, blessés physiquement pour certains et moralement pour tous, les membres de l’équipe Charlie sont devenus le symbole mondial de la liberté de dessiner et – à leur corps défendant et meurtri – de la liberté de blasphémer.
Ils travaillent encadrés par des anges gardiens dont ils se seraient volontiers passés, quel que soit leur dévouement, un ou deux policiers d’un côté, un psy de l’autre et, tout autour, des journalistes bien intentionnés qui leur renvoient une image qu’ils n’ont ni voulue ni choisie.
Rien d’étonnant à ce que les divergences internes, inhérentes à toute rédaction vivante, aient pris de l’ampleur dans cette rédaction à moitié morte, prise sous un double déluge d’argent et de notoriété, sollicités en permanence par les médias sur un mode mi-solidaire mi-voyeur.
A cela s’ajoutent les attaques indignes de quelques roquets solennels et les ratiocinations de sociologues farfelus qui se font valoir en dénigrant ces journalistes trop humains, dont le seul tort est de se moquer des dogmes – et non des croyants – et de continuer à faire leur métier malgré les assassinats.
Plutôt que de chercher à délégitimer contre toute vraisemblance le mouvement républicain du 11 janvier, il n’est qu’une seule attitude digne dans cette affaire : continuer à exprimer une solidarité élémentaire avec ces antihéros aux faiblesses revendiquées et au courage intact
Libération Source