Un (extrait) d’article signé de Gérard Filoche présent ce jour dans son blog « Démocratie et socialisme » numéro 235 amène le lecteur invite à faire un parallèle entre le gouvernement actuel et le gouvernement de Guy Mollet en son temps.
Le parti socialiste n’est pas ma tasse de thé loin de là mais lorsque un des frondeurs de ce parti met en avant ce parallèle, j’applaudis des deux mains tant –me semble-t-il– le parallèle est évident, la réflexion juste.
Bien que je n’adhère pas à l’expression UMP PS ou PS UMP je reconnais bien volontiers que le gouvernement faire réellement une politique de droite contre les salariés, le pouvoir d’achat etc. privilégiant avant tout les directives de Bruxelles et Angela Merkel, les banques et le patronat qui en fin de compte n’en demandaient peut-être pas tant, mais vu la perméabilité et le « ministre buvard du Medef » en place -Macron- réalise l’impensable depuis son arrivée au pouvoir en 2012. Oui les similitudes avec la gestion d’un Guy Mollet est patente ; rappel. MC
Guy Mollet dirigea la SFIO (l’ancêtre du PS) de 1946 à 1969
Il est resté célèbre par son attitude politique qui consistait à tenir un discours très à gauche les dimanches et les jours de congrès et à pratiquer, le restant du temps, une politique alignée sur les exigences du patronat. Il devint, notamment, président du Conseil en 1956 après avoir mené campagne, aux législatives de la même année, pour la paix et l’indépendance algérienne. A peine arrivée au pouvoir, il envoya le contingent en Algérie et fit passer la durée du service militaire de 18 mois à 27 mois…
Cette politique avait abouti à l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir en 1958 et aux 5 % du candidat socialiste à la présidentielle de 1969. C’est le congrès d’Epinay, en 1971, qui avait permis la renaissance du Parti socialiste.
La motion Valls-Cambadélis affirme vouloir dépasser le parti d’Epinay
Mais, le dépassement qu’elle propose consiste à revenir aux pratiques de la SFIO de Guy Mollet : une politique de gauche les jours de congrès, une politique pour satisfaire le patronat, le restant du temps.
Plus et mieux que la lecture de la motion, ce sont les actes qui comptent. Les contradictions entre les deux sont criantes. Comment croire que Manuel Valls fera demain, comme l’affirme sa motion, ce qu’il a refusé hier et qu’il écarte aujourd’hui ?
Les partisans de la politique de Manuel Valls n’osent pas défendre leur orientation devant les adhérents de notre parti. Ils ont renoncé à la défendre lors des « états généraux » , ils s’y refusent de nouveau, lors du congrès de Poitiers. Ils préfèrent annoncer des lendemains qui chantent, tout en continuant à pratiquer la politique libérale qui nous mène droit dans le mur à chaque échéance électorale.
Il n’y a aucun respect pour les militants dans cette façon de faire. Que ces derniers prennent la parole et s’emparent de leur congrès, c’est ce qu’il y a de plus urgent !
Le congrès de Poitiers peut marquer la défaite d’une direction du PS dont l’orientation a déjà fait subir quatre déroutes électorales successives à notre parti. C’est plus que nécessaire : Manuel Valls n’entend que de l’oreille droite, déclare vouloir continuer comme avant et annonce le gel des pensions de retraites en octobre, après avoir signé une motion qui prétend vouloir relancer le pouvoir d’achat !