Serions-nous plus heureux sans les informations ?

Est-ce une bonne ou une mauvaise question. J’aimerais avoir votre avis, ami-e-s lectrices-lecteurs.

Pour ma part je pense que l’information est nécessaire par contre l’abus des médias télévisuels d’information cherchant avant tout le « sensationnel » permettant l’audience maximum leur permettant à terme de conquérir de nouvelles parts de marché publicitaire, est à dénoncer.

La multitude d’infos en « direct » autour d’un même événement, fait passer l’info auprès de l’auditrice-auditeur assidu, d’événement sensationnel a banal, voire à un désintéressement total, annihilant ainsi la possibilité d’une analyse logique des faits, ayant engendré l’événement. MC .

 L’écrivain et scénariste britannique Jesse Armstrong est accro à l’info, au point de ne pas réussir à se détacher des gros titres pendant plusieurs minutes. Alors il s’est fixé un défi : pas d’infos pendant un mois.

The Guardian, le matin. Radio 4, toute la journée. Les sites de la BBC, BBC Online, du Guardian et Twitter ouverts toute la journée sur l’ordinateur.” Voilà comment Jesse Armstrong décrit sa consommation quotidienne d’informations. Sur le site du Guardian, il a raconté son expérience de désintoxication : un mois sans informations.

“Quand j’ai commencé mon sevrage, les repères de ma journée ont disparu. Si je n’écoutais pas World at One [une émission d’information de BBC Online], pourquoi prendre ma pause déjeuner à 13 heures ? […] Sans aucun site d’info à aller regarder, me voilà perdu pendant mes pauses.” L’écrivain et scénariste commence alors à ressentir un appétit dévorant pour les infos qu’il a laissées en suspend : Syriza, l’organisation Etat islamique (EI), Podemos, etc. “Me voilà plein de curiosité et de peur de rater quelque chose.”

L’abstinence numérique, un nouveau credo

Mais les jours passent, et l’écrivain commence à changer. “Je me sens légèrement plus joyeux, plus léger. Le matin, je regarde mes courriels, et une fois que c’est fait, je n’ai pas d’actu à aller lire. Pas de débat avec moi-même sur Charlie Hebdo. […] Pas de tentative de mettre les événements en perspective, ou de formuler une théorie sur le libéralisme.” Cette liberté a-t-elle un coût, s’interroge Jesse Armstrong. “Est-ce grave que je ne sache pas ce qui se passe en Syrie ? Même si je suis impuissant, j’ai la sensation que la culpabilité est importante. C’est notre tribut de nous sentir coupable face à tout cela.”

Twitter ? facile. Les journaux du week-end ? plus difficile

Jesse Armstrong décrit précisément sa sensation de manque : il n’a aucun mal à renoncer à Twitter. Les journaux du week-end, en revanche, sont ceux qu’il regrette le plus. Il raconte aussi sa panique lorsqu’il entend un collègue évoquer le “scandale HSBC” et qu’il redoute de perdre sa maison. Avant d’être rassuré par sa famille, qui refuse malgré tout de lui dire quoi que ce soit sur l’affaire SwissLeaks.

Sur la durée, il commence à apprécier de ne pas être au courant de ce qui se passe, et à être plutôt serein. “C’est sans doute important que quelqu’un soit au courant de tout ce qui se passe d’horrible dans le monde. Mais faut-il que ce soit moi ? Je me suis construit mes petites opinions au fil du temps, et j’ai du mal à imaginer qu’une info puisse réellement m’influencer.  L’info n’est plus qu’un grand système qui me permet de me conforter dans mes préjugés sur le monde.”

Un mois rattrapé en une matinée

C’est par les résultats sportifs que Jesse Armstrong remet un pied dans l’information. Puis, il demande un résumé exhaustif de ce qu’il a raté pendant les trente derniers jours. “HSBC, Straw et Rifkind [deux anciens ministres britanniques pris en flagrant délit de corruption], les adolescentes qui ont fugué en Syrie, Poutine et le meurtre [de Boris Nemtsov], l’Ukraine, Syriza. Un mois loin de tout ça, une matinée pour tout rattraper.” Jesse Armstrong va-t-il prendre de nouvelles habitudes après son expérience ? “Un peu moins de Twitter, beaucoup moins de journaux gratuits”, assure-t-il. Et de conclure : “Ce que nous lisons ou regardons est un reflet de ce qui nous intéresse et de ce que nous sommes ; difficile d’y échapper.”

Courrier international – Paris Source

4 réflexions sur “Serions-nous plus heureux sans les informations ?

  1. petrovskybl 26/04/2015 / 9h18

    C’est très difficile de faire la différence entre bon rendu de l’information et saloperie hyper mise en scène. On est souvent obligé de voir les deux pour se faire une opinion. La médiocrité grandissante de la presse est à ce point immense que je ne sais même plus comment m’informer. J’en suis réduit parfois aux dépêches AFP qui ne donne que l’information brute. Idem pour les journaux gratuits qui ne font que recopier ces dépêches. Quelques blogs aussi. Mais c’est tout. Bfm iTélé sont deux catastrophes affligeantes de nullité.
    Je pense sincèrement que le citoyen français est aussi désinformé (même si c’est sur des sujets différents) que celui de Corée du Nord. La presses est devenu un organe de stabilité du pays, qui s’adapte à notre culture du spectacle en nous clouant le cul dans un canapé. Du pain et des jeux !

    • Libre jugement - Libres propos 27/04/2015 / 12h05

      C’est la raison pour lequel à chaque fois que je le peux, je mets des avis différents sur les sujets les plus graves.
      Notez que l’information donnée par l’AFP ne saurait être partiale notamment de par le fait que l’AFP n’est que relais d’infos provenant de communications « couvertes » par les états. Il en va ainsi par exemple des informations provenant des lieux où la guerre sévit par exemple en Irak ou Afghanistan ou Reuter était le seul organisme habilité à « donner » les infos (même sur le terrain) relayées sans aucune distinction par l’AFP.

    • petrovskybl 27/04/2015 / 12h20

      Et c’est très appréciable ! C’est pour ça que je vous suis !

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