Kenya. Le pays sous le choc après l’attentat de Garissa

Garissa, est du Kenya, le 3 avril 2015. Un homme lit le journal au lendemain de l’attaque de l’université de la ville par les terroristes d’Al-Chabab.

L’attaque du campus de l’University College de Garissa, ville de l’est du Kenya proche de la frontière somalienne, par les terroristes d’Al-Chebab a fait au moins 147 morts, essentiellement des étudiants. L’ampleur de ce drame national résonne à la une de la presse kényane ce 3 avril.

Le Kenya croyait avoir vécu le pire lors de l’attaque terroriste du centre commercial de Westgate, à Nairobi, qui avait fait 67 morts en septembre 2013. Et pourtant. Hier, dès l’aube, les chebabs ont tué près de 147 étudiants sur le campus de l’université de Garissa, dans l’est du pays, près de la frontière somalienne. C’est peu dire que le pays est sous le choc après l’attentat terroriste le plus meurtrier de son histoire.

Plus de 140 morts dans l’attaque d’une université par les chebabs

Il suffit de lire l’éditorial de l’un des plus importants quotidiens du pays, The Standard, pour prendre la mesure du drame. “La nation est frappée au cœur, jusqu’à la moelle de ses os, jusqu’aux tréfonds de son âme. La nation pleure. Nous sommes sous le choc. Les larmes et le sang coulent. Nos cœurs et nos esprits, encore étourdis, tremblent. Notre colère collective est comme un raz de marée. Vous pouvez la sentir. Vous pouvez le voir sur nos visages”, écrit le journal.

Tout aussi ému, l’autre grand quotidien du pays, The Nation, appelle à “l’unité nationale pour sauvegarder la sécurité du pays”.

“La douleur et le chagrin doivent nous rappeler à tous à quel point nous restons vulnérables et exposés aux assoiffés de sang, de terreur et de destruction. Il est doublement humiliant que le massacre de Garissa arrive à peine vingt-quatre heures après les déclarations du président Uhuru Kenyatta selon lesquelles notre pays était en sécurité.”

Le grand échec de la stratégie antiterroriste

C’est toute la stratégie antiterroriste du gouvernement qui est remise en cause. Après l’attaque de Mandera, le 1er décembre 2014, le président Uhuru Kenyatta avait limogé le ministre de l’Intérieur et le chef de la police. “L’attaque de l’University College de Garissa montre que, malgré les changements dans les échelons supérieurs des forces de sécurité, nous n’avons pas encore pris les mesures appropriées pour se protéger des attaques de cette ampleur. Les terroristes démontrent qu’ils sont capables de frapper en toute impunité malgré les mesures de sécurité accrues.”

Guerre mondiale

The Nation rappelle aussi la dimension géopolitique de cette attaque : “Nous ne devons pas oublier un instant qu’Al-Chebab fait partie d’un réseau terroriste international, comme l’organisation Êtat islamique (EI) dans certaines régions du Moyen-Orient et Boko Haram au Nigeria, qui vise à modifier la civilisation telle que nous la connaissons et imposer une doctrine violente et sanguinaire, pseudo-religieuse et qui n’a pas sa place dans un Etat moderne. Le Kenya est donc en première ligne d’une guerre mondiale et a besoin du soutien de la communauté internationale”, explique le journal.

Le carnage de Garissa, au-delà du Kenya, est aussi largement commenté dans la presse du continent. “Le grand deuil dans lequel est plongé le Kenya depuis hier [le 2 avril] à travers l’abattage des étudiants de l’université de Garissa est celui de toute l’espèce humaine, écrit le quotidien burkinabé Le Pays. Il est temps de chercher les voies et moyens d’éradiquer définitivement cette vermine appelée ‘les chebabs’ qui écume désormais toute l’Afrique orientale. La lutte contre cette race d’insensés passera nécessairement par la mutualisation de tous les efforts des gouvernants et des peuples de cette zone. Elle passera également par la solidarité agissante et sans relâche de la communauté internationale.” 

LOG cour int

Source de l’article

Une réflexion sur “Kenya. Le pays sous le choc après l’attentat de Garissa

  1. Un AVIS : Petit blog avisé?? 12/04/2015 / 12h57

    Les terroristes incriminés (les têtes pensantes) veulent imprimer leur volonté, leur « croyance » pour, je crois, surtout avoir le pouvoir.
    Aussi tout ce qui est savoir, connaissances et liberté de paroles sont leurs pires ennemis! Car ceux qui opèrent, leurs « soldats », sont souvent des ignorants et des croyants superstitieux, et il faut les maintenir à tout prix dans cette ignorance sinon, ils (les chefs) ne pourraient plus recruter, entre autre chose…
    Il faut se méfier…. car un jour, qui peut être demain ils s’attaqueront aux universités et aux lieux de savoir partout! Chez nous aussi, avec des lieux symboliques comme en France la Sorbonne, aux USA Berkeley, en GB Oxford… etc.

Les commentaires sont fermés.