Quel avenir pour l’espèce humaine ?

La poubelle est pleine, notre planète ne peut plus absorber nos résidus et nos pollutions

Quel avenir pour l’espèce humaine ?

Quel futur pour la planète ?

Telles étaient les questions soulevées par les dialogues du XXI ème siècle organisés par l’Office de la prospective de l’UNESCO ce 25 novembre 2006. Des scientifiques reconnus, des hauts responsables, des personnalités incontournables sur ces grands enjeux ont dressé un bilan effroyable de l’état de notre planète tout en espérant que l’humanité saura saisir cette opportunité pour construire une nouvelle civilisation.

C’est Koïchiro Matsura, le directeur général de l’UNESCO qui a ouvert ce cycle de dialogues du XXI ème siècle sur un constat désormais clair et indiscutable : « nous vivons la première crise écologique globale ».

Quelques chiffres en témoignent :

  • la pollution atmosphérique provoque 1,56 million de décès en Asie par an
  • les espèces disparaissent au moins cent fois plus rapidement que le rythme naturel et de manière irréversible à notre échelle
  • la biodiversité connaît une crise majeure sous la pression des activités humaines : certaines communautés en Himalaya en viennent à polliniser à la main faute d’insectes… (Michel Loreau, professeur d’écologie théorique à l’Université McGill à Montréal, Canada)
  • 13 millions d’hectares de forêts sont défrichés tous les ans alors que les forêts contribuent notamment à atténuer le changement climatique
  • les forêts tropicales, qui abritent 70 à 90% de la biodiversité continentale disparaissent pour répondre aux besoins des pays riches tout en exploitant les populations locales qui en sortent appauvries (Francis Hallé, botaniste et biologiste qui a dirigé les missions scientifiques du « Radeau des cimes » sur les canopées des forêts tropicales)
  • les catastrophes naturelles aggravent leur bilan avec 900 000 morts dans la dernière décennie et 2,6 milliards de personnes touchées avec deux facteurs : l’établissement de population dans des zones à risque et une occurrence plus forte des phénomènes hydrométéorologiques
  • la population humaine a été multipliée par quatre en un siècle, tandis que la consommation d’énergie et de matières premières a été augmentée d’un facteur 10
  • ainsi, la pression de l’humanité dépasse significativement la capacité de notre planète à absorber nos pollutions et à se régénérer : nous utilisons actuellement 1,2 planètes, alors qu’il n’en existe qu’une de disponible (Mathis Wackernagel, directeur exécutif de Global Footprint network et co-créateur de l’Empreinte Ecologique)
  • la désertification concernera un tiers des terres et touchera 2 milliards de personnes en 2050 à cause du changement climatique induit par les activités humaines
  • 2 milliards de personnes seront en situation de pénurie d’eau d’ici à 2025, probablement 3 milliards en 2050 (Jean Margat, vice-président de l’Association du Plan Bleu pour la Méditerranée et de l’Institut méditerranéen de l’eau)
  • le changement climatique accentuera les disparités géographiques dans la répartition des précipitations, augmentant ainsi la pression sur le vivant (Syukuro Manabe, scientifique réputé co-auteur du premier modèle global du climat)

En détériorant notre support de vie et en modifiant l’équilibre climatique qui ont contribué au développement de l’humanité, nous compromettons gravement notre avenir : en seulement quelques siècles, nous avons épuisé et gâché des ressources que la Terre avait façonnées pendant des centaines de millions d’années.

En effet, la Terre et l’humanité sont souffrants : « la planète est notre miroir, si la Terre est blessée et mutilée, c’est nous qui sommes blessés et mutilés » soulignait Koïchiro Matsura. « Nous devons devenir des symbiotes de la Terre et non pas des parasites (…) c’est de l’excès que notre planète est malade » ajoutait le discours de Javiers Pérez de Cuéllar, ancien secrétaire général des Nations Unies qui annonçait simplement « il faudra bien changer d’attitude, sinon c’est le suicide collectif ».

Le ton est donné, les termes sont graves, appuyés et sans équivoques, laisser faire serait immoral comme le souligne Al Gore dans son film « Une vérité qui dérange ».

C’est pourquoi, il faut lutter sur tous les fronts comme il a été convenu au sommet de Johannesburg en 2002 car pour la première fois de son histoire, l’humanité doit prendre des décisions, faire des choix de civilisation qui vont déterminer son avenir.

Source : notre-planete.info (EXTRAIT), Lire la suite : CLIC