L’affaire Snowden a fait l’effet d’une douche froide, réveillant dans nos consciences le spectre d’un « Big Brother ». Cette peur, confinant parfois à la paranoïa, il convient de la nuancer.
Mais elle souligne une réalité : en devenant un élément presque inévitable de notre vie quotidienne, Internet interroge les limites de nos vies privées.
Chaque jour, nous y multiplions les activités. Nous nous y informons, nous échangeons, achetons, discutons. Et, ce faisant, nous produisons une multitude de données qui, agrégées, forment le profil de nos vies connectées. Autant d’informations personnelles que nous livrons sur la toile, sans véritablement savoir dans quelles mains elles vont tomber.
Car nos données sont bien la source de multiples intérêts. Au cœur d’un marché de plusieurs centaines de milliards d’euros, elles se monnayent cher auprès des publicitaires, avides d’en savoir plus sur nous pour vendre des produits divers et variés. Elles sont la base du modèle économique de géants, Google, Facebook… qui adaptent leurs services à nos « personnalités numériques ».
Et, bien sûr, elles intéressent les États en ce qu’elles révèlent de leurs administrés.
Ces données représentent tout à la fois un formidable moyen d’analyser nos sociétés, de mieux répondre à nos besoins, et une capacité inédite de nous acheter, comme de nous épier. Tout dépend de l’usage qui en est fait.
ALORS, SI NOUS DEVONS ETRE, A L’ AVENIR, TOUJOURS PLUS CONNECTES, IL EST URGENT DE S’INTERROGER : QUI PROFITE DE NOS DONNÉES ?
Dossier géré par Lena Bjurström Article paru dans Politis n° 1345