Un Airbus A320 de la compagnie Germanwings transportant 150 passagers dont six membres d’équipage s’est écrasé près de Bercelonnette.
L’appareil a disparu des écrans radars aux alentours de 11h15 ce mardi. Deux hélicoptères de la gendarmerie ont confirmé à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avoir repéré l’appareil près de Prads-Haute-Bléone, dans le massif des Trois-Evêchés, entre Digne-les-Bains et Barcelonnette.
L’avion s’est écrasé sur une pente très abrupte, dans une zone d’environ un hectare inaccessible à pied, à quelque 2.000 mètres d’altitude, a expliqué le lieutenant-colonel Jean-Paul Bloy, de la gendarmerie d’Hyères (Var). « Cela va être extrêmement compliqué pour relever les éléments sur place. Cela prendra des jours pour dégager d’abord les victimes, puis les débris », a-t-il dit. Tout se passera par hélicoptère mais ces appareils ne seront pas en mesure d’atterrir en raison de la configuration du lieu, où une demi-douzaine de gros débris ont été repérés. Concernant les causes de la catastrophe, il n’y a « aucune hypothèse pour l’instant », a-t-il ajouté.
Selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui se trouve à la Seyne-les-Alpes où est installé le PC Sécurité, une boîte noire a été retrouvée. « Elle va être transmise aux services d’enquête », a déclaré à des journalistes le ministre.
Aucun survivant
« Il y avait 150 personnes à bord, les conditions de l’accident qui ne sont pas encore élucidées laissent penser qu’il n’y aurait aucun survivant », a dit le chef de l’État à la presse à Paris « Il est probable qu’il y ait bon nombre de victimes allemandes », a-t-il ajouté, précisant que l’accident s’était produit dans une « zone particulièrement difficile d’accès ». Information confirmée à la presse par le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, mardi à Lille : « il n’y a aucun survivant dans le crash de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings. Il y a eu un appel de détresse enregistré à 10H47. Ce signal de détresse montrait que l’avion était à 5.000 pieds, dans une situation anormale », a indiqué le secrétaire d’État, qui a précisé que le crash avait eu lieu « peu après » ce signal. « L’avion s’est écrasé dans le massif de l’Estrop. C’est une zone qui est enneigée, inaccessible par des véhicules, mais qui a pu être survolée par des hélicoptères », a précisé le secrétaire d’État.
La DGAC indique que 144 passagers se trouvaient à bord, ainsi que deux pilotes et quatre hôtesses de l’air. L’avion, qui effectuait la liaison Barcelone – Düsseldorf était affrété par la compagnie low cost Germanwings une filiale de Lufthansa, il avait décollé de Barcelone, vers 10h01, et devait rejoindre Düsseldorf, dans le nord de l’Allemagne. Il s’agit du premier crash d’un avion de ligne sur le sol français depuis l’accident du Concorde à Gonesse, près de Roissy, en juillet 2000.
Merkel et Rajoy bouleversés
La chancelière allemande Angela Merkel, qui se rendra en France mercredi, s’est dite « bouleversée », elle s’est entretenue au téléphone avec le président français François Hollande et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, a annulé ses « autres rendez-vous ». Le ministre allemand des Transports Alexander Dobrindt et l’ambassadrice d’Allemagne à Paris étaient en route pour se rendre sur les lieux de l’accident. Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, vient de s’exprimer : « Je suis profondément bouleversé par ce terrible accident », déclare-t-il. « Nous ferons tout ce que nous pourrons pour soutenir les familles des victimes. »
Les premiers secours près de la zone du crash
Le lieu où s’est écrasé l’Airbus A320, dans la vallée de la Blanche, entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence) a été bouclé « pour le début de l’enquête », a-t-on appris auprès des secours, qui ont confirmé qu’il n’y avait aucun survivant. « Il n’y a plus besoin de secours, tout le monde est mort », a déclaré à l’AFP un gendarme au Vernet, à quelques kilomètres des lieux où l’avion s’est écrasé, à 1.500 m d’altitude, sous la tête du massif de l’Estrop, dans la vallée de la Blanche, loin de tout village. Un PC opérationnel pour diriger les opérations de secours a également été établi au centre de secours de ce village situé au cœur de la vallée de la Blanche, entre Digne et le lac de Serre-Ponçon.
Sept hélicoptères, deux Puma de la gendarmerie et cinq Dragon de la sécurité civile ont été dépêchés sur la zone de l’accident, où un coordinateur aérien devait être installé pour coordonner les moyens aéroportés, a-t-on appris de source proche du dossier. 360 sapeurs-pompiers des départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, du Vaucluse, du Var, des Bouches-du-Rhône, des Alpes-Maritimes, et du Bataillon des marins-pompiers de Marseille ont été envoyés pour renforcer le dispositif local. Des moyens logistiques et de désincarcération ont été également envoyés, notamment de l’éclairage pour pouvoir poursuivre les opérations durant la nuit.
Humanité.fr avec agences – Mardi, 24 Mars, 2015 – Source