L’ abjection …

Candidat dans le canton de Bordeaux 2, Frédéric Richou s’est intéressé à une étrange créature « en provenance du Maghreb » : le « Niquetamère ».

Un petit texte en présente les principales caractéristiques, que ce conseiller aux prud’hommes a partagé sur sa page Facebook le 18 février.

« Animal peureux », le Niquetamère « meurt de faim » dans son milieu d’origine, « car trop paresseux ». En revanche, il « se reproduit rapidement en milieu européen » ; en effet, « la femelle peut mettre bas entre 10 et 15 « niquetamères » dans sa vie ».

Au juste, « Que signifie le mot France pour lui ? F.R.A.N.C.E. : Fédération des Réfugiés Arabes Nourris par les Caisses de l’Etat. »

L’aspirant conseiller départemental n’est pas l’auteur de ce texte. Le candidat d’extrême droite l’a cependant assorti d’un commentaire personnel : « Très belle définitions [sic] a méditée [re-sic] »


Titre original « L’abjection d’un pseudo-anthropologue Frédéric Richou, candidat à Bordeaux » par La rédaction, Libération.


 Du même acabit …

 L’humour vaseux de Gérard Brazon !

« Opération Pédalo et Islamectomie : Comment débarrasser la France de Hollande et de l’islam. » Telle est le double mouvement que préconise sur Twitter, en octobre 2013, Gérard Brazon, aujourd’hui candidat dans les Hauts-de-Seine.

« L’islamophobie est un droit, combattre l’islam un devoir », affirme encore l’ex-membre de l’UMP dans un autre tweet publié en août 2013, et ne comprend pas que l’on s’offusque d’une profanation de mosquée. Après un accident lors de la fête de l’Aïd, où un mouton a provoqué la mort d’un musulman, il souhaite que « tous les autres moutons de France, ceux qui attendent que les choses changent avant de bouger eux-mêmes […] fassent comme le mouton d’Hamadcha, qu’ils se rebellent et se bougent ».

En février, enfin, le candidat des Hauts-de-Seine partage une vidéo « comique » montrant plusieurs Arabes à la peine sur un escalier mécanique. Commentaire de notre candidat : « Les dangers du partage d’une technologie. Nous n’avons pas idée, nous les occidentaux, des risques que nous faisons prendre à ces braves gens… Un escalier roulant c’est pas évident…»


Titre original : « L’humour vaseux au service de l’islamophobie Gérard Brazon, candidat dans les Hauts-de-Seine » par Albertini Dominique, Libération


 Ou encore …

 Florilège nauséabond…

Désireux de se présenter partout aux élections départementales, le Front national a ratissé large pour trouver des candidats. Certains, ouvertement racistes, se répandent sur Internet. Florilège nauséabond.

Présenter des candidats dans 93% des cantons : la performance est inédite pour le Front national, qui ne perd pas une occasion de s’en féliciter. Mais la médaille a son revers. Comme à chaque élection, le FN se voit contraint de réagir aux propos racistes ou homophobes tenus par certains de ses représentants sur les réseaux sociaux.

Une trentaine de cas ont été recensés pour l’heure par Libération et d’autres médias. Un « infime pourcentage de turpitudes », a jugé jeudi le vice-président frontiste Florian Philippot. Assez tout de même pour contraindre le parti à d’embarrassantes explications, et mettre à mal l’image policée qu’il s’efforce de présenter. Bien que minoritaires, ces incidents semblent démontrer que le FN reste un pôle d’attraction pour les profils xénophobes. Ils sont aussi révélateurs de son déficit d’implantation et d’encadrement, malgré ses progrès en la matière.

Certaines zones restent pauvres en candidats suffisamment qualifiés. Aux dernières municipales et lors de ces cantonales, le parti a même été accusé d’avoir investi certaines personnes contre leur gré, ce dont il se défend. Dans d’autres territoires, où il a connu une croissance importante, le FN manque de cadres capables d’évaluer et d’accompagner ces nouveaux adhérents. Conséquence : une part encore significative de candidats inexpérimentés, mal préparés à l’exercice d’un mandat local. Mais aussi certains profils en net décalage avec la ligne officielle du parti. Filtres.

Pour limiter ces incidents, le parti avait pourtant demandé à ses cadres locaux de passer aux cribles leurs potentiels candidats. « Moralité, adhésion aux idées du FN, comportement approprié sur les réseaux sociaux… On a reçu des notes internes là-dessus », détaille Jean-Guillaume Remise, secrétaire départemental de l’Aveyron – département où un candidat, désormais exclu du parti, s’est distingué par ses messages violemment antisémites sur Facebook. « J’ai tout fait, j’ai consulté son extrait de casier judiciaire et l’ai envoyé au siège du FN, comme on nous le demande, poursuit Remise. Il n’y avait qu’une seule faille, et je suis passé à côté. En quatre ans, nous sommes passés de trente à 250 adhérents, mais je n’ai que neuf cadres : impossible de tout faire. »

Selon un autre responsable local, « il faut également fournir une biographie des candidats. Par ailleurs, le FN possède une riche base de données sur les militants d’extrême droite. Il y a des éléments biographiques sur des gens qui sont passés par d’autres mouvements, ou sur certains « agités ». Cela permet d’écarter les profils à risque. »

Enfin, selon le Figaro, deux permanents du parti surveillent, depuis son siège de Nanterre, les comptes Facebook et Twitter des candidats FN, pour y repérer d’éventuels contenus indésirables. Des filtres manifestement imparfaits. Recadrage. En aval, reste donc à sanctionner les dérapages. « Si ce n’est pas encore fait, chaque cas sera étudié », promet le secrétaire général du FN, Nicolas Bay.

Une fois les candidatures officiellement déposées, impossible de les retirer de la compétition. Dans les cas les plus graves, comme en Aveyron, le FN se dit cependant prêt à exclure les fautifs de ses rangs, et à ne pas soutenir leur campagne – par exemple en n’imprimant pas le matériel nécessaire. S’ils sont élus malgré tout, ils ne pourront pas se réclamer du FN, a promis celui-ci.

Les cas jugés moins graves par le parti n’appelleront, eux, qu’un simple recadrage, éventuellement suivi par une convocation devant la commission de discipline du FN. Telle a été la seule sanction de Sophie Touvron, candidate en Seine-et-Marne. Sur sa page Facebook, un article intitulé « Explosion suivie d’un incendie dans une boucherie halal de Châlette-sur-Loing » précédait un commentaire, « TROP BON »

Titre original « Des candidats FN en dérapages incontrôlés » -Albertini Dominique, Libération