La victoire du parti de la gauche radicale d’Alexis Tsipras est un événement pour la Grèce. Mais le futur gouvernement aura fort à faire pour redresser le pays et l’aider à surmonter la crise, estime le journal d’Athènes.
La Grèce tourne une page. Les citoyens, en grande majorité, ont décidé de donner à un parti de la gauche une chance historique. Syriza et Alexis Tsipras prennent donc la responsabilité de gérer le sort du pays dans une période cruciale. Ils ont maintenant la possibilité de prouver qu’ils peuvent appliquer les promesses de campagne, établir une nouvelle relation avec l’Europe. Le lendemain de cette victoire ne sera pas simple. Les tâches à accomplir sont nombreuses et les ambitions grandes.
Le peuple grec, avec son vote, a censuré les partis qui géraient jusqu’à présent la crise. Après le Pasok (socialiste), Nouvelle Démocratie a subi un important revers. Les deux grands partis qui ont présidé au sort du pays ces dernières décennies accusent un recul spectaculaire, puisque les citoyens leur imputent une grande part de responsabilité pour ce qui est de la situation du pays aujourd’hui.
C’est la première fois qu’un parti de gauche est appelé à assumer la responsabilité de la gouvernance du pays. Et qu’il doit prouver, dans la pratique, qu’il peut véritablement partager plus équitablement le fardeau de la crise, instaurer une nouvelle relation entre l’État et les citoyens, sans dépendances partisanes ou clientélistes, et surtout négocier de meilleures conditions avec nos bailleurs de fonds.
Ce lendemain de victoire doit cependant être différent de ce que nous avons vécu pendant la campagne. La controverse qui se polarise, la désunion et la peur doivent laisser la place à l’espoir, comme l’a promis Syriza, le tout dans une union nationale. Parce que l’expérience du passé récent a montré qu’aucun parti, quelle que soit sa majorité, son importance ou sa capacité d’y arriver seul, n’a pu s’attaquer aux problèmes qui pèsent sur le pays.
Cette opportunité historique, mais qui fait endosser une grande responsabilité, appartient à présent au gouvernement que va former Syriza. Les citoyens ont envoyé un message, mais ce n’est pas un chèque en blanc, comme l’a reconnu Alexis Tsipras. L’espoir de la grande majorité des Grecs est qu’il respecte ses promesses pour mettre enfin un terme à l’incertitude, pour permettre au pays de regarder vers l’avenir et en finir avec les péchés du passé.