Férié … Se souvenir !

Il y a un siècle s’achevait une des guerres mondiales les plus sanglantes en pertes humaines. Les archives vont s’ouvrir. Elles permettront espérons-le de réhabilité ces poilus qui se sont mutinés, victimes de l’absurdité de quelques décisions militaires. Il reste que cette guerre entre 1914 et 1918 fut l’une des plus meurtrières, ravageant les hommes et de nombreuses villes et villages mais fit aussi combien d’estropiés, de gazés qui périr quelques années après l’armistice.

Que l’on garde ce jour férié, que sa commémoration persiste pour signaler aux futures générations l’absurdité de quelques humains. MC

Je trouves que l’idée de cet artiste britannique mettant des fleurs rouges en céramique symbolisant le nombre de morts anglais de cette affreuse guerre, dans les douves de Londres, est un signal visuel marquant pour les générations anglaises actuelles.

Artistes français ou êtes-vous ?

http://videos.tf1.fr/infos/2014/commemorations-de-la-grande-guerre-des-fleurs-pour-la-paix-a-londres-8462093.html

Et puis un peu de mémoire, respect … Une de ces lettres de « poilu », une parmi hélas, tant d’autre.

Ma bien chère petite Alice

Nous sommes de nouveau en réserve pour quatre jours, au village des Brebis. Le service tel qu’il est organisé maintenant est moins fatiguant. Quatre jours aux tranchées, quatre jours en réserve. Nos quatre jours de tranchées ont été pénibles à cause du froid et il a gelé dur, mais les Boches nous ont bien laissés tranquilles.

Le jour de Noël, ils nous ont fait signe et nous ont fait savoir qu’ils voulaient nous parler. C’est moi qui me suis rendu à 3 ou 4 mètres de leur tranchée d’où ils étaient sortis au nombre de 3 pour leur parler. Je résume la conversation que j’ai dû répéter peut-être deux cents fois depuis à tous les curieux.

C’était le jour de Noël, jour de fête, et ils demandaient qu’on ne tire aucun coup de fusil pendant le jour et la nuit, eux-mêmes affirmant qu’ils ne tireraient pas un seul coup. Ils étaient fatigués de faire la guerre, disaient-il, étaient mariés comme moi (ils avaient vu ma bague), n’en voulaient pas aux Français mais aux Anglais.

Ils me passèrent un paquet de cigares, une boîte de cigarette bouts dorés, je leur glissai. Le petit Parisien en échange d’un journal allemand et je rentrai dans la tranchée française où je fus vite dévalisé de mon tabac boche.

Nos voisins d’en face tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. On put travailler aux tranchées, aménager les abris comme si on avait été dans la prairie Sainte-Marie.

Le lendemain, ils purent s’apercevoir que ce n’était plus Noël, l’artillerie leur envoya quelques obus bien sentis en plein dans leur tranchée. Nous voilà aux Brebis maintenant. Faillaut a invité hier tous ses chefs de section. J’ai trouvé un lit chez une bonne vieille où je me repose comme une marmotte. […]

Fais part de mes amitiés à tous.

Mes meilleures caresses aux petites, et à toi mes plus affectueux baisers. Le 28 décembre 1914                                                           Gustave

Gustave Berthier était un instituteur de la région de Chalon-Sur-Saône, il habitait Sousse en Tunisie et a été mobilisé en août 1914. Ce soldat a été tué le 7 juin 1915 à Bully-les-Mines.


http://www.youtube.com/watch?v=_6jEVXUcxbw&feature=youtu.be