Au forum français de la jeunesse, débattre sans s’écharper

Communistes et catholiques, socialistes, écologistes ou militants de droite, déjà au travail ou encore en études, ils sont capables de débattre sans s’écharper et de dépasser leurs divergences en adoptant des textes qui leur semblent fondamentaux pour l’avenir de la démocratie. Les jeunes ont cette sagesse qui fait parfois défaut aux parlementaires.

Depuis juin 2012, une assemblée indépendante des pouvoirs publics, le Forum français de la jeunesse, réunit les 18 principales organisations de jeunes (celles qui sont gérées et animées par eux) dans l’espoir que leur voix porte davantage dans le débat public.

Les représentants qui y siègent viennent des branches jeunesse des partis politiques, des syndicats lycéens et étudiants, des associations étudiantes, des mouvements de jeunesse chrétiens… Des organisations aux univers culturels et modes de fonctionnement si éloignés qu’il aura fallu deux années de négociations préalables au lancement. Un constat partagé a permis de dépasser les clivages : celui d’une urgence démocratique.  » Quand on leur laisse la place, ils la prennent  »

En France, la parole des jeunes n’était guère prise en compte par les politiques. (…)

Durant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s’engage à ce que les jeunes vivent mieux à la fin de son mandat qu’au début. Après son élection, à laquelle les jeunes contribuent très majoritairement, le FFJ entre en action comme partenaire de cette  » priorité jeunesse « . Des réunions qui s’enchaînent avec les ministres, leurs conseillers, pour préparer les chantiers annoncés, chaque année, lors du comité interministériel de la jeunesse.

Et six avis fouillés pour pousser le président à aller plus loin, plus vite.

  • Le premier, sur la représentation des jeunes en France, qui promeut le non-cumul des mandats, est voté à l’unanimité.
  • Suivent d’autres, un peu moins consensuels, sur les droits sociaux, la santé, la formation et l’insertion…

Trouver quatre titulaires et quatre remplaçants pour le comité d’animation du Forum (qui n’a pas de président) n’a jamais posé problème. (…) Comme en témoigne le bilan mitigé de ces deux premières années de « coconstruction «  de la politique jeunesse.

Côté positif : la participation croissante aux instances dirigeantes des structures qui leur sont destinées (comme les missions locales) ; la clause d’impact jeunesse, qui obligera à évaluer toute nouvelle loi à cette aune ; et encore l’appui à l’apprentissage, la garantie jeunes qui renforce l’aide aux décrocheurs, l’inscription possible sur les listes électorales jusque dix jours avant le vote…

(…) Les jeunes gens ne sont toujours pas considérés comme des adultes à part entière, pouvant légitimement bénéficier des dispositifs de droit commun. La France ne fait toujours pas confiance à sa jeunesse

Krémer Pascale, Le Monde du 04 novembre 2014 – Titre original de l’article « Débattre sans s’écharper »(Extrait) Lire l’article en entier suivre le lien.