Sous la présidence de Giscard d’Estaing alors que l’OPEP organisait un blocus pétrolier créant une crise économique mondialisée, les poncifs d’alors, diffusèrent un adage : « la France n’a pas de pétrole mais elle a des idées ». Avec l’idée de l’économie circulaire (Plus explicite de parler d’économie recyclable), c’est bien le même principe que dans les années 70-80 cette fois mise à l’échelle des pays « dits » développés, que s’organisent les idées de récupération pour éviter un surplus d’extraction. Pour autant récupérer des matières premières (métaux, terres, gaz, ordinaires ou précieux), ne doit pas être synonyme de mise en fabrication de matériels à la « vie » volontairement courte. MC
La révolution industrielle du XIXe siècle s’est construite sur la recherche et l’abondance de ressources naturelles. Un schéma linéaire, qui comprenait, invariablement, l’extraction des matières premières, la production, la consommation et, finalement, l’accumulation de déchets.
Ce modèle, jusqu’à il y a peu, a été le moteur indéniable de nos progrès et de nos richesses. Mais voilà, nos sociétés de consommation se trouvent aujourd’hui confrontées à leurs propres limites et à des défis majeurs: un environnement dégradé, une population mondiale qui, elle, ne cesse de croître (plus 43 % d’ici à 2100) et des ressources qui se raréfient, tout comme les emplois.
Ainsi, les matières premières qui sont essentielles dans tous les domaines de la production deviennent de plus en plus rares ou coûteuses. Certaines ressources stratégiques sont même déjà à ranger dans la catégorie « disparition » (2025 pour le zinc, 2030 pour le plomb, 2040 pour le cuivre, etc.).
Même pour les industries plus traditionnelles, le constat est identique. La métallurgie, les industries papier ou textile sont de plus en plus contraintes par les coûts de production et celui des matières premières. Dans le bâtiment, autre nerf de cette guerre qui s’engage contre le gaspillage, les maîtres d’ouvrage ne peuvent plus, eux non plus, ignorer les impacts environnementaux qui sont générés par les matériaux et matériels.
On comptabilise ainsi 50 millions de tonnes de déchets par an (65 % provenant de la démolition, 28 % de la réhabilitation et 7 % de la construction neuve) alors que le recyclage des déchets de ce secteur est estimé à moins de 50 %.
Les enjeux sont donc énormes: « De nombreux industriels entreprennent dorénavant une importante écoconception de leurs produits: évaluation des impacts environnementaux sur l’ensemble de leur cycle de vie, pour prioriser leur démarche de responsabilité : process plus efficaces, intégration de matières moins impactantes, impact du produit installé, de sa fin de vie », explique Cédric Borel, président de l’Institut français pour la performance du bâtiment.
Face à ce constat, tous se doivent donc de trouver des solutions, et c’est là que les principes de l’économie circulaire peuvent intervenir.
Optimisation des stocks, des flux des matières, de l’énergie et des déchets sont devenus les maîtres mots.
Les sept piliers baptismaux – écoconception, écologie industrielle et territoriale, économie de la fonctionnalité, réemploi, réparation, réutilisation et recyclage – sur lesquels repose l’ économie circulaire seront – ils les voies d’un avenir meilleur ?
Éric Serres – Revue HD N° Hors-Série « Développement durable »