Les langues se délient à l’UMP au lendemain de la publication, mardi 8 juillet, de l’audit sur l’état des finances du parti. A commencer par le principal intéressé, Jean-François Copé qui s’est fendu, mercredi matin (09 juillet 2014),
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d’une déclaration sur sa page Facebook :
“Cet audit va dans le sens de ce que je répète depuis des mois : la situation de l’UMP est certes difficile du fait de la campagne de 2012, nous le savons tous. Et il appartiendra à la justice de déterminer avec sérénité et précision la réalité des dépenses de campagne assumées par l’UMP. Je lui fais entièrement confiance.[…] Alors que les Français attendent que le premier parti de France joue son rôle d’opposant sans concession, au service du renouveau et du redressement de notre pays, depuis des semaines, les règlements de compte personnels rendent l’UMP inaudible.”
Dans son édition du 9 juillet, le Figaro rapporte les propos du député UMP des Alpes-Maritimes et ancien ministre charge des Affaires européennes, Jean Leonetti :
“L’atmosphère est irrespirable. On découvre que Bygmalion et ses filiales sont omniprésentes au groupe comme au parti. L’impression générale, c’est que ce n’est pas une petite affaire.”
Une dette colossale de 75 millions d’euros
L’audit commandé par la direction de l’UMP dont une partie a été rendue public mardi 8 juillet en fin de journée confirme les prévisions de plusieurs médias depuis ces derniers jours : la dette de l’UMP atteint la somme colossale de 79.1 millions d’euros au 31 décembre 2013.
Les chiffres annoncés confirment la tendance évoquée par la publication des comptes des partis politiques entre 2008 et 2012 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Pour rappel, la dette de l’UMP pour l’année 2012 culminait à 108 482 234 euros dont 96 484 305 en emprunt bancaire.
Ces 79,1 millions d’euros de dettes – ramenés à 74.5 millions d’euros au 30 juin 2014 – correspondent aux chiffres évoqués par François Fillon le 29 juin sur RTL, qui parlaient alors d’une dette “proche de 80 millions” d’euros. Mais le montant s’avère bien supérieur à celui évoqué par le désormais ancien président du premier parti d’opposition, Jean-François Copé, qui parlait lui d’une “dette nette de 24,1 millions d’euros”, prenant en compte dans son calcul l’achat du siège du parti, rue de Vaugirard (estimé à 45,3 millions d’euros).
Un audit qui révèle de nombreuses dérives
Mais au-delà des montants faramineux évoqués par cet audit, ce sont les méthodes qui inquiètent quant aux supposés pratiques courantes, rue de Vaugirard. (…)
Le prochain congrès de l’UMP doit se tenir le 29 novembre 2014, soit dans environ 150 jours. Pas sûr que le navire demeure à flot d’ici là.
Julien Rebucci – Extraits – Les Inrocks.Web – Permalien