Les Raisons d’être contre le projet de loi de réforme ferroviaire

 Il faut apporter son soutien aux cheminots en grève, contre le projet de loi de réforme ferroviaire. « Le gouvernement prétend réunifier RFF et SNCF afin de réduire les coûts d’une structure en doublon, mais prépare en réalité l’élargissement de l’ouverture à la concurrence exigée par l’Union européenne. Le ferroviaire est un enjeu stratégique national, une garantie fondamentale de la souveraineté de la France et de l’égalité des territoires ».

Il est à noter le silence assourdissant en provenance du Front National alors qu’il s’agit bien de la défense de la souveraineté de la France pour le transport ferroviaire. Ce parti qui clame qu’il faut conserver les industries et les entreprises françaises, n’hésite pas à condamner les grévistes. La duplicité du parti de Marine Le Pen et à dénoncer. MC

Dès les premiers jours d’une grève reconductible à l’appel de la CGT et de SUD rail, rejoints par FO et First (syndicat autonome des salariés du transport), les cheminots se sont réunis en assemblée générale, dans les gares, dans les ateliers, sur les chantiers, un peu partout en France. Hier, en fin de matinée, au pied des bâtiments administratifs de la gare parisienne d’Austerlitz, « C’est la première fois qu’il y a autant de monde à une AG ici. » Tony Fraquelli, secrétaire du syndicat CGT cheminots de Paris-Austerlitz.

Plus de 160 cheminots ont répondu présent à l’appel des syndicats. En lutte contre le projet de loi de réforme ferroviaire porté par le gouvernement et soutenu par les directions de la SNCF et de RFF, et après de nombreuses mobilisations, dont celle du 22 mai dernier qui a vu défiler 22 000 cheminots dans les rues de Paris, c’est désormais par la grève que les salariés de la SNCF portent leur exigence d’une autre réforme.

Pour Karim, mécano (conducteur de trains dans le jargon cheminots), « cette réforme est une attaque de plus contre le monde du travail, et s’apparente aux différents plans de compétitivité dans beaucoup d’entreprises ». En prévoyant la séparation du système ferroviaire en trois établissements publics, le projet de loi gouvernemental fragilise l’ensemble du service public ferroviaire, et anticipe l’ouverture à la concurrence du transport voyageur préconisé par Bruxelles d’ici à 2022. Une réforme qui « vise à éclater le système et à isoler les cheminots », dénoncent les grévistes qui se battent non seulement pour la sauvegarde d’un véritable service public mais également contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Une mobilisation « historique »

« De partout où les chiffres nous parviennent, les taux de grévistes sont largement supérieurs aux prévisions de la direction », lance Serge Mallet, secrétaire de l’UFCM CGT (maîtrises et cadres). Sur le site d’Austerlitz, ces taux dépassent 50 dans chacun des secteurs et pas un guichet n’était ouvert hier. Une mobilisation conforme aux chiffres nationaux, la CGT annonçait hier à la mi-journée la participation au mouvement de grève d’« un cheminot sur deux ». Le mot est lâché. La mobilisation s’annonce « historique », de l’aveu même des cheminots retraités qui ont pourtant connu les grands mouvements de 1983, 1995, 2003, 2007 et 2010.

Reste maintenant à construire la grève, rallier les non-grévistes, convaincre les usagers, éviter à tout prix que le mouvement s’essouffle. « Cette grève doit impérativement s’inscrire dans la durée », précise Guillaume, cheminot CGT. L’enjeu est important et tous avaient hier le calendrier en tête. Mardi prochain, le texte de loi doit être examiné à l’Assemblée nationale. Et d’ici là, « il faut mettre en place un maximum d’initiatives, dépasser le corps des militants syndicaux, rendre cette grève vivante, visible », préconise Tony Fraquelli.

Sur un tableau à l’entrée du local CGT, les cheminots passent un à un inscrire leur nom pour participer aux « tournées ». L’objectif : mettre de nuit, comme de jour, des équipes de grévistes sur le terrain afin de renforcer la mobilisation.

La grève prolongée …

Pour Christophe Fargalo, syndiqué SUD rail, si les cheminots se battent « contre ce projet de réforme », ils ont besoin, pour ancrer le mouvement de grève, d’« un mot d’ordre clair, qui commence par exiger le retrait de ce texte ». À main levée et à l’unanimité, les cheminots de la gare d’Austerlitz ont donc voté pour le retrait du projet de loi et ont reconduit la grève, hurlant « Pepy, Hollande, Gattaz et Cuvillier, votre réforme, elle va sauter », ils ont arpenté quais et couloirs de la gare parisienne.

Au niveau national, la grève a également été prolongée « à une très large majorité », assure la CGT. Face à l’ampleur de la mobilisation, le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a décidé de recevoir « toutes les organisations syndicales » de la SNCF.

D’après un article de Marion D’Allard

SNCF