Deux villes de France – Gujan-Mestras en Gironde ou Elbeuf, en Seine-Maritime, – ont un point commun : leur population est d’environ 17.000 personnes chacune. 17.000, C’est exactement le nombre admis de Roms d’Europe de l’Est sur tout le territoire Français.
Même s’il est difficile d’obtenir des statistiques fiables, on sait de façon certaine que la France est parmi les grands pays celui qui accueille le moins de migrants Roms de l’Union européenne. Il y en aurait ainsi 200.000 en Grande-Bretagne, 120.000 en Allemagne, 75.000 en Italie et en Espagne. Et pour achever de nous ridiculiser, il y en aurait20.000 en Belgique. C’est-à-dire presque autant qu’en France pour un pays six fois moins peuplé. Dans tous ces pays, les Roms ne suscitent ni tant de haine, ni tant d’indignité qu’en France. Il « servent » de bouc émissaire (…)
Le résultat du dénigrement des Roms est mesurable : les Italiens, 85% et les Français 66%, sont les peuples d’Europe qui considèrent les Roms le plus défavorablement.
Cette opinion, mesurée par le Pew Research Center début mai, est d’autant plus impressionnante que certains des peuples les plus concernés par le phénomène sont, au contraire, majoritairement favorables aux Roms.
C’est le cas, par exemple, de 56% des Espagnols. Il faut dire qu’aux 75.000 Roms récemment arrivés s’ajoutent 750.000 Gitans installés dans la péninsule depuis plus de six siècles. En clair, ils les connaissent bien.
Et l’Europe entière devrait bien les connaître : fuyant l’Inde, les Roms sont arrivés sur le continent entre le XIIIe et le XIVe siècle. (…)
Enfin, les Roms ne sont pas organisés en « hordes », comme le dit Éric Zemmour dans sa chronique sur RTL. Ils sont simplement pauvres. Très pauvres. C’est même la population La plus déshéritée du Vieux Continent. Le problème est là.
La France a oublié les bidonvilles abjects de Nanterre et Noisy-le-Grand qui ont attendu le milieu des années 70 pour être détruits. Elle a oublié ce que signifie accueillir et sauver des populations particulièrement démunies.
D’après Anthony Bellanger – Les Inrocks N°964
Nota Bene – Ostracisme. Procédure en usage au Ve s. avant J.-C., à Athènes, permettant de bannir pour dix ans les citoyens dont on craignait la puissance ou l’ambition politique. Action de tenir quelqu’un qui ne plaît pas à l’écart d’un groupe, d’une société, d’une manière discriminatoire et injuste : Être frappé d’ostracisme. (Larousse)
A reblogué ceci sur Le vent qui souffle.