Le marché transatlantique est un danger !

Derrière un vocabulaire policé il s’agit bien plus qu’un simple accord de libre-échange.Il s’agit d’un changement de société.

Les pays européens et les Etats-Unis ne partagent pas les mêmes valeurs. Le pire étant que les gouvernements et l’UE acceptent d’être manipulés par les multinationales européennes qui considèrent ne pas pouvoir accéder au marché « états-unien ». Et pour cela ils sont prêts à brader l’ensemble des règles sociales, économiques et rie protection des normes de la culture, de l’agriculture, etc.

Un exemple : aux USA, l’appréciation des risques sanitaires est très éloignée du principe de précaution. Même sur les droits de l’enfant, les Etats-Unis n’ont pas considéré qu’il était nécessaire de le ratifier. Mais le pire est que malgré les alertes du Parlement européen venues du groupe de la gauche unie et des Verts, malgré les prises de position des parlementaires de gauche y compris socialistes, le gouvernement français, à l’image de la Commission européenne, a décidé de passer outre.

Au cours de sa visite aux USA, le Président de la République a plaidé pour l’accélération du processus de négociation. L’une des mesures prévues par l’accord parmi les plus scandaleuses est la création d’un « mécanisme de règlement des différends ». Il serait donc possible qu’un conflit entre entreprises des deux continents soit réglé par un tribunal arbitral qui échapperait aux États.

Un exemple : depuis la signature de l’accord entre USA, Canada et Mexique, 30 fois le Canada a été attaqué, 5 fois le Mexique et dans tous les cas les entreprises américaines ont gagné. Quant aux plaintes portées par les entreprises canadiennes et mexicaines, aucune n’a abouti.

Déjà aux Etats-Unis deux oppositions s’expriment, celle du lobby agricole et industriel américain qui a peur de perdre ses aides fédérales, mais aussi le monde de la culture et les antilibéraux qui, eux, souhaiteraient plutôt que ce soit les USA qui se rapprochent de la logique européenne.

Suite à la parution du livre de Patrick Le Hyaric abordant ce sujet dans toutes ses réunions qui ont concerné l’Europe. Il contribue à la réflexion du collectif national contre cet accord qui rassemble de plus en plus d’associations, de syndicats agricoles ou de salariés comme des partis politiques de gauche.

Le silence de la presse sur le sujet est assourdissant.

Nous pouvons mettre en échec cet accord néfaste en créant ou en participant à des collectifs locaux ou départementaux. Il faut amplifier le mouvement et éclairer nos concitoyens sur le caractère néfaste de cet accord. Ne pas admettre que les négociations soient secrètes.

Nous pouvons décortiquer les bribes de texte à notre disposition.

Comme en 2005 au moment du débat sur le traité constitutionnel, c’est en éclairant nos concitoyens, en leur donnant des clés de compréhension que nous pourrons convaincre. Cette première bataille peut être gagnée si nous inversons le rapport de forces en France et en Europe. Rupture, refondation, avons-nous dit. Eh bien ce combat est ‘notre premier exercice. Les Français et les Européens ne peuvent accepter cette accélération du processus d’inscription dans le marbre de « la concurrence libre et non faussée. »

Gilles Garnier