Sécheresses, ouragans, inondations aux quatre coins du monde, les catastrophes climatiques charrient leur lot de drames humains et d’images spectaculaires. Et posent une question prosaïque qui paiera les dégâts ?
Quand ils ont trop à perdre, les assureurs se défaussent sur les États. Mais ces derniers, étranglés par la dette, peinent à assumer. Ils se tournent alors vers les marchés financiers, leurs calculs glacials et leurs produits spéculatifs.
En novembre 2013, le « supertyphon » Haiyan s’abattait sur l’archipel des Philippines : plus de six mille morts, un million et demi de logements détruits ou endommagés, 13 milliards de dollars de dégâts matériels. Trois mois plus tard, deux courtiers appartenant aux compagnies d’assurances privées Munich Re et Willis Re, accompagnés de représentants du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR), présentaient aux sénateurs philippins un nouveau produit financier destiné à pallier les déficiences supposées de l’État en matière de gestion des désastres climatiques : le Philippines Risk and Insurance Scheme for Municipalities (PRISM). Une sorte d’emprunt catastrophe à haut rendement que les municipalités proposeraient à des investisseurs privés (1). Ces derniers percevraient des taux d’intérêt plantureux subventionnés par l’État, mais, en cas de sinistre d’une force et d’une gravité prédéfinie, ils perdraient leur mise.
Pour préserver le travail de recherche et d’écriture de cet article très documenté, consultez le PDF (8 pages). MC
Quand la finance se branche sur la nature