Grèce, Espagne, Portugal… les jeunes ont occupé les places lors du mouvement des Indignés en 2011; ils sont en tête des cortèges contestant l’austérité ; leurs votes se reportent vers les partis qui contestent les politiques menées.
Selon Samaras, le premier ministre grec (Nouvelle Démocratie, droite), le chômage des jeunes est la cause de « problèmes incroyables pour la cohésion sociale ».
Aurait-on enfin atteint l’état d’alerte au sommet de l’Union européenne ?
Les taux de chômage grimpent en flèche depuis des années et sont à des niveaux jamais égalés en Europe. Une urgence économique et sociale… Mais l’intérêt des dirigeants européens est d’abord politique.
Les jeunes, premières victimes des politiques européennes
Quel est le sort réservé aux jeunes dans l’Union européenne ? Alors qu’ils étaient censés être au cœur des priorités, ils sont toujours plus mis sur la touche et plus encore dans les pays où les politiques d’austérité sont les plus féroces.
C’est un échec retentissant. En 2000, les dirigeants européens décidaient, à Lisbonne, de faire de l’UE « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010 ». L’emploi devait être amélioré, tant quantitativement que qualitativement. Et parmi les moyens à appliquer, l’accélération des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation et l’achèvement du marché intérieur.
Si l’UE a mis en œuvre les moyens, elle a échoué, en revanche, sur la réalisation des objectifs. 13 ans après, le taux de chômage des jeunes en est l’illustration. Il atteint des sommets (23,5 %) à l’échelle européenne, et masque d’importantes disparités : 7,7 % en Allemagne, 56,5 % en Espagne ou 57,3 % en Grèce.
Bref, il révèle l’échec de la « stratégie de Lisbonne » et des politiques menées depuis les années 2000. En outre, précise Sabina Issehnane, maître de conférences en économie à l’université Rennes-II, « avec la crise économique et la contraction de la demande, les jeunes ont été les plus touchés car ils sont surreprésentés dans les flux d’embauche. Sortant du système éducatif, ils sont pris dans une forme de goulot d’étranglement ».
Fabien Perrier – Extrait d’un article Permalien paru sur l’excellent blog InvestiG’Action