Certains prétendent que, dans la vie, l’argent ne fait pas le bonheur, mais qu’il y contribue. Dans le football, les experts l’admettent, les dollars ne font pas la victoire, mais ils y contribuent…
Il y a quelques temps, dans le sillage du richissime PSG face au modeste club de Montpellier en Coupe de France, la glorieuse incertitude du sport est venue rappeler que onze stars bien payées pouvaient perdre face à de quasi-smicards du ballon rond.
Dans la grande majorité des cas, néanmoins, le plus riche l’emporte. Le classement des finances des clubs publié cette semaine le prouve : les équipes au plus gros budget sont celles qui raflent presque tous les titres.
Certains, à commencer par Michel Platini, le président de l’UEFA, s’inquiètent de cette dérive et voudraient redonner plus de chances aux modestes en instituant un « fair-play financier » empêchant qu’un milliardaire investisse trop et annihile ainsi toute forme de suspense sportif.
Dans la pratique, mettre en place un mécanisme de contrôle efficace s’avérera cependant impossible tant il existe de façons de détourner les règles comptables. Et, sur un plan industriel, on ne voit pas pourquoi un homme d’affaires n’aurait pas le droit d’investir plus que ses concurrents.
Verrait-on Hollywood interdire à un studio de cinéma d’exploser le budget de ses films au nom d’une concurrence équitable ? Surtout, cette approche malthusienne pourrait se comprendre si le football était égalitaire ou manquait d’argent. Mais il existe déjà un fossé énorme entre les plus riches et les autres et le ballon rond attire aujourd’hui les dollars.
Surtout, l’explosion des budgets dope la concurrence et soutient l’intérêt des fans. Le foot pro est un spectacle qui n’a pas besoin de moins d’argent mais de plus.
Qu’on laisse donc aux équipes nationales le soin de se battre sans qu’il soit question d’argent.
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Barroux David, Les Echos 24 janv. 2014 – Permalien
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