Parler de son travail c’est contribuer à l’acceptation de soi, et pour aller vers la culture, il faut tout d’abord s’accepter.
« C’est là, à mon sens le point de départ de l’émancipation. Or bien des gens vivent comme si leurs sensations, leur sensibilité ne leur était pas autorisée… Comme si cela n’était pas intéressant. »
Il y a certes la nécessité de se reconnaître dans sa valeur propre, mais aussi celle de s’autorisé à entrer dans un musée, une exposition, un concert, une conférence ou au Théâtre, Opéra-comique ou Opéra. Ce que beaucoup ne font pas.
« Que signifie le fait de ne pas s’autoriser à entrer dans les lieux de culture, dans les lieux de l’art ? Serait-ce de ne pas s’autoriser à penser, comprendre … Je ne sais pas ».
Parler de son métier et de ses capacités créatrices, de sa puissance esthétique n’est possible que par ceux qui exerce un travail voulu et non subi, aimé et non détesté, vécu non comme une astreignante nécessité financière mais dans la pureté du travail bien fait justement récompensé.
L’œuvre industrielle créée dans le cadre de son métier n’a aucune différence culturelle avec l’œuvre d’un « artiste ».
C’est le sens même d’une culture existante depuis des millénaires et retrouvez aussi bien dans les grottes préhistoriques – les peintures rupestres – que dans les fouilles d’habitats, mais aussi les architectes – urbanistes, industriels, sont présents.
Les objets ancestraux: culinaires, décoratifs, destinées aux différents travaux utilisés au quotidien tout comme les recherches plus récentes effectuées par des artistes-designers sur des objets représentent la culture.
Ainsi présenté l’art à toujours été et est partout visible si l’on veut bien se donner la peine de le voir.
Donc l’art n’est pas uniquement dans la connaissance-reconnaissance d’un tableau de Van Gogh, Rembrandt, Buffet … ; dans des céramiques de Picasso, Braque ou Miro, de Sèvres, Limoges ou Vallauris …; dans des tapisseries, manufacture des Gobelins, de la savonnerie de Marseille, où le tissage d’Aubusson, dans les œuvres de Picard le Doux, Jean Lurçat, Toffoli, Nicolas de Stael, Édouard Pignon … ou les reproductions des tapisseries médiévales ; Les estampes Japonaises ou de Dürer, dans la Lithographie, Photographie, Gravure sur bois, cuivre, eaux fortes, etc.
L’art c’est aussi la reconnaissance esthétique dans l’outil spécifique à un métier, à la réalisation d’une pièce non seulement utile et essentielle révélant le design d’une époque. L’art est aussi dans tous ces métiers anciens disparus, le sabotier, sellier, marqueteur, ébéniste, charron, ferblantier, étameur, etc…
La culture n’est en rien réserver à de pseudos intellectuels se côtoyant, se congratulant par bienséance affectée dans des réunions au snobisme avéré et dont souvent les participants ne font acte de présence que dans la mesure où il faut se faire voir dans une société qui se veut élitiste. Des gens qui se moquent de la culture comme de leur première chaussette.
La culture c’est ce que nous exerçons chaque jour et qui est présente à chaque instant dans nos vies.
Améliorer nos connaissances en ce domaine en lisant, se rendant dans des expositions, des conférences, dans les cinémas d’art et d’essai, au théâtre, concerts, etc. est notre libre choix d’acquérir de nouvelles connaissances à apporter à notre enrichissement personnel. Une façon de s’émanciper de l’infernale pensée audiovisuelle. Un pouvoir de penser.
MC