Travail du dimanche… de nuit et bientôt 7 jours sur 7 !
La droite ose toutes les régressions sociales, c’est même à ça qu’on la reconnaît, pourrait-on dire en paraphrasant les dialogues de Michel Audiard dans le film « les Tontons flingueurs », du cinéaste Georges Lautner récemment disparu.
C’est ainsi que jeudi (07/12/2013), à l’Assemblée nationale, profitant de ce que l’on appelle le droit de tirage (la possibilité pour chaque groupe de déposer une proposition de loi), le groupe mettait en débat la possibilité, « pour les établissements de vente au détail situés dans des zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente, de recourir au travail de nuit ».
Cette proposition de loi, cosignée notamment par Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la Mairie de Paris, Luc Chatel, Frédéric Lefebvre, Éric Woerth et consorts, ne vise qu’une chose: faire exploser, petit à petit, le Code du travail, cet empêcheur d’exploiter en rond.
Le tourisme est un prétexte.
Déjà, en juillet 2009, Nicolas Sarkozy avait utilisé celui-ci pour faire voter, par le Parlement, l’extension du travail du dimanche. Il donnait cet exemple : « Est-ce qu’il est normal que, le dimanche, quand madame Obama veut, avec ses filles, visiter les magasins parisiens, je doive passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? »
Aujourd’hui, c’est le travail de, nuit. Jusqu’où veulent-ils aller?
Le député centriste Rudy Salles vend la mèche : « Ce serait le premier pas vers une refonte complète du droit du travail. » Pour lui, « le débat sur le travail du dimanche et le travail de nuit ne fait que commencer ».
D’ailleurs, les différents articles de loi de cette proposition sont révélateurs.
Ainsi, l’article 4 prévoit que « les autorisations peuvent être accordées, a –défaut d’accord collectif, par une décision unilatérale de l’employeur prise après référendum » dans l’entreprise.
Quand on sait que, dans le commerce de détail, où travaillent surtout des femmes, la précarité explose, le temps partiel est essentiellement contraint, les salaires au bas de l’échelle, on mesure les possibilités que donné au patronat cette disposition du texte pour imposer ses vues.
Bien sûr, le projet prévoit, pour faire passer la pilule, 30 % de plus de rémunération pour ces heures travaillées. Ainsi, au lieu d’augmenter les salaires, la solution choisie par la droite, avec le soutien du patronat, c’est le travail les jours fériés, le dimanche, la nuit… Et puis quoi, demain?
La gauche a rejeté le texte.
C’était le minimum syndical pour les parlementaires de ce côté de l’Hémicycle.
Pourvu que ça dure.
Max Staat