Rythmes scolaires : les communes rurales s’inquiètent à juste raison.

Allons-nous vers une nouvelle sélection des écoles qu’elles soient publiques ou privées en fonction des municipalités qui les auberges ayant la possibilité d’adapter financièrement le rythme scolaire et périscolaire. ? Allons-nous vers le démantèlement des écoles publiques intégrées aux villages, au profit d’établissements implantés dans des bourgs et qui poseront alors l’autre problème lié aux dessertes entre les villages et bourgs. MC

La question des rythmes scolaires sera-t-elle encore plus polémique lors de la rentrée scolaire 2014 ? (…)

Alain Favière, maire des 560 habitants d’Anzême (Creuse) n’hésite pas à dire qu’il va « dans le mur ». Avec 60 autres maires du même département, il milite depuis plusieurs semaines pour le maintien de la semaine de quatre jours. « Elle est en vigueur depuis vingt ans chez nous et je n’ai pas noté de problèmes particuliers. Les activités destinées à cultiver les écoliers se résumeront à trois quarts d’heure, en fin de journée… Quand il sera possible de les mettre en place ».

Nombre de communes indiquent en effet leur « grande difficulté » à recruter des personnels qualifiés sur un temps quotidien court. « Nous n’avons pas d’universités et donc pas d’étudiants. Trouver quelqu’un acceptant de venir travailler quatre fois trois quarts d’heure au smic dans la semaine, moyennant vingt kilomètres de route, c’est mission impossible », souligne Alain Favière. Hormis le club local de football, de rugby et de théâtre, les ressources associatives sont limitées. Le centre de loisirs intercommunal est à 12 kilomètres…

« Nous serons obligés d’avoir recours au personnel de mairie qui n’est pas qualifié pour s’occuper d’enfants », explique un maire des Alpes-de-Haute-Provence. Certains sondent déjà les retraités ou les parents pour faire du bénévolat. « Dans les villes petites et moyennes, la réforme va coûter cher », observe Loïc Hervé, maire de Marnaz (Haute-Savoie) qui a décidé de faire payer les parents. Le syndicat intercommunal à vocation scolaire de La Boissière, Le-Pré d’Auge et La Houblonnière (Calvados) estime d’ores et déjà que sa structure « n’a pas les moyens d’appliquer cette réforme » qui représente une augmentation de 50 % de son budget. « Chez moi, ça ne se passera pas trop mal car je n’avais pas attendu Vincent Peillon pour organiser mon périscolaire mais là où on avait 90 élèves, on va en avoir plus de 300. Le fonds d’amorçage de l’État ne couvrira qu’une partie des 100.000 euros que va nous coûter la réforme », explique Michel Dufranc, maire de La Brède (Gironde). « Mais, dans les communes plus petites, qui va faire le périscolaire ? Papy qui montre comment planter les salades ? L’école va devenir l’auberge espagnole », affirme-t-il.

Le risque de compétition entre écoles inquiète : « Les parents choisiront l’école du chef-lieu qui a les moyens de proposer des activités de qualité. À terme, cela signifie la fermeture d’un certain nombre d’écoles rurales. Puis la mort de villages », insiste l’Association des maires ruraux. « Nous avons déjà deux fois moins de moyens que les communes urbaines en termes de dotation globale de fonctionnement. Cette réforme va accentuer les écarts », poursuit l’association. Les directeurs académiques font actuellement « pression » sur les communes pour obtenir au plus tôt l’emploi du temps des écoles prévu pour 2014.

Vincent Peillon a été interpellé mercredi sur un courrier adressé aux maires leur demandant de présenter leur organisation, avant le 4 novembre. « Je dis non à cette consigne », a répondu le ministre. Il souligne cependant que les élus pouvaient « démarrer la concertation l’an dernier ». « Nous avons donné la possibilité de repousser d’un an les rythmes, mais beaucoup n’ont pas utilisé l’année pour travailler sur le projet. Ils se sont dit “on verra cela l’année prochaine” ou “après les élections” », fait-il remarquer. De fait, en Alsace, certains maires ont décidé de ne pas mettre les mains dans le cambouis et de « laisser leur successeur se débrouiller », confie un élu bas-rhinois. Après les municipales

Auteur Pech Marie-Estelle, Le Figaro du 25 octobre 201 – Permalien

2 réflexions sur “Rythmes scolaires : les communes rurales s’inquiètent à juste raison.

  1. Danielle ROLLAT 27/10/2013 / 18h22

    Bien d’accord avec tous ces Maires. Souvent dans les petits villages la classe unique en est le seul lieu d’animation, après la fermeture de tous les petits commerces de proximité. reste parfois le bistrot…. Il aurait été logique que cette question soit envisagée et traitée préalablement au lancement de la réforme. Pas sûr qu’il y ait beaucoup de candidats volontaires lors des prochaines élections municipales dans les petits villages, pour se frotter à cette épineuse question..

    • Libre jugement - Libres propos 27/10/2013 / 20h08

      Et bien si, étant dans un département de ruralité ou les municipalités sont petites, se posent pour beaucoup d’entre elles le problème des rythmes scolaires, de leurs financements et même de la pérennité de l’école face aux possibilités financières des bourgs. Ces bourgs très souvent siège des intercommunalités qui canalisent, pour ne pas dire « cannibalisent », les finances des petites communes au nom de la mutualisation. Mutualisation induite (pretexte !) dans l’organisation de l’intercommunalité. Oui un des problème largement évoqué lors des rencontres avec la population est justement le periscolaire et les candidats se doivent d’y répondre.

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