Voilà quelques réflexions sur le FN « tirées » de deux articles. Pour ma part je sais pour qui ira mon vote aux municipales et surtout, pour qui il n’ira pas ! MC
La faiblesse de tous fait la force du FN
Extrait Le monde- Gérard Courtois Permalien
Marine Le Pen peut se frotter les mains. Au printemps, elle claironnait : « Nous sommes au centre de la vie politique. » L’été s’est chargé de lui donner raison. A gauche comme à droite, le Front national est devenu une « obsession », selon le mot gourmand de sa présidente, lors de l’université d’été de son parti, le week-end dernier à Marseille.
Du parti socialiste gouvernemental en passant par le centre jusqu’à la droite UMP, chacun semblent s’être donné le mot pour faire du FN l’unique objet de ses ressentiments et de ses inquiétudes. Fin août, déjà, à La Rochelle, les socialistes avaient sonné le tocsin contre la menace de cette « nouvelle extrême droite, plus habile et plus présentable« , et contre la force d’attraction qu’elle exerce désormais sur la droite classique.
Depuis huit jours, c’est François Fillon qui s’est chargé de placer un peu plus le Front national au centre du jeu. Et de quelle façon ! Il y a trois mois encore, l’ancien premier ministre évoquait une « différence d’approche irréconciliable » avec Nicolas Sarkozy sur la stratégie à adopter face au FN et se posait en champion de la droite républicaine. « Pas question de ramper devant l’extrême droite », insistait-il le 11 juillet. C’est le même homme qui vient de conseiller aux électeurs, en cas de duel PS-FN, de « voter pour le moins sectaire ». M. Fillon a beau récuser toute alliance avec le FN, chacun a compris, cependant, qu’il a délivré un permis de voter pour un candidat frontiste au second tour des scrutins à venir.
Les faiblesses des adversaires du FN, le renforce chaque jour davantage. L’UMP, créée en 2002 précisément pour rassembler la droite contre la menace frontiste ? Traumatisé par l’échec de Nicolas Sarkozy puis la guerre fratricide entre MM. Copé et Fillon, privé de leader, suspendu aux désirs de revanche de l’ancien président, impuissant à redéfinir sérieusement son projet, taraudé par la crainte d’être lâché par une base qui comprend de moins en moins l’ostracisme à l’égard du FN, le grand parti de la droite est à la dérive.
Le Parti socialiste ? Atone et dévitalisé, il n’a pas su trouver la bonne distance avec le gouvernement, ni (re) devenir un laboratoire d’idées et une force de mobilisation populaire. Quant aux centres de François Bayrou et Jean-Louis Borloo – en instance de remariage –, ils caressent inlassablement l’espoir, ou plutôt l’illusion, de tirer les marrons de ce mauvais feu.
Devant une telle pétaudière, le Front national n’a, hélas !, aucun mal à s’afficher comme la seule force politique « alternative », ayant les idées claires et un chef incontesté. Il bénéficie, pour cela, d’un contexte aussi favorable que familier depuis son émergence sur la scène nationale.
Comme en 1983, la gauche est au pouvoir depuis deux ans et a déçu les espoirs de changement, pourtant bien timides cette fois-ci ; la droite, battue et revancharde, est divisée et déboussolée ; quant à la crise économique (2 millions de chômeurs hier, 3 millions aujourd’hui), elle mine la société française. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, démultipliés par trois décennies d’insécurité sociale grandissante et de lourde défiance à l’égard de gouvernants impuissants à sortir le pays de sa dépression.
Le FN bénéficie, également, de sa permanence idéologique. Son fondateur, Jean-Marie Le Pen, l’a confirmé lors de l’université d’été de Marseille : « Je n’ai pas l’impression que ses idées soient vraiment différentes des miennes. Après, le visage d’une fille est toujours plus agréable que celui de son père », a-t-il affirmé benoîtement.
Jugement d’expert. Le parti d’extrême droite a effectivement changé d’allure, policé son langage, rajeuni son costume, invité à la discrétion ou écarté les plus nostalgiques de l’état français. Non content de se « respectabiliser », il entend se professionnaliser et combler son déficit persistant de crédibilité, comme il le démontre avec la préparation des municipales. C’est d’ailleurs l’une des performances de Mme Le Pen : avoir repris, et souvent avec les mêmes hommes, le travail de recrutement et d’organisation mené dans les années 1990 par Bruno Mégret, avant que celui-ci ne soit brutalement éjecté par Jean-Marie Le Pen.
Mais, derrière ce ravalement de façade, la maison FN reste remarquablement fidèle à son projet de toujours. Critique contre le « système » et les élites, préférence (ou priorité) nationale, défense de la nation, rejet de l’immigration – tenue pour responsable du chômage –, stigmatisation de l’islamisme, pour ne pas dire de l’islam, dénonciation de l’insécurité, condamnation de l’Union européenne et du « mondialisme » en font, aujourd’hui comme hier, un parti du repli national, du rejet de l’autre et de la peur de l’avenir. Au sens strict du terme, un parti réactionnaire.
Que ses idées progressent et se banalisent ne les rend pas plus acceptables. Que d’aucuns baissent la garde devant ce projet contraire, pour le moins, à deux principes républicains – l’égalité et la fraternité – n’en est que plus insupportable.
Gérard Courtois – Le Monde
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Il y a dans l’air une odeur lourde, pesante, nauséabonde. Cette odeur, c’est celle de la haine, du mépris, du repli sur soi. Celle qui ne voit sur les visages des travailleurs que la couleur de leur peau. Cette odeur c’est celle du racisme, de la violence brune. Celle du parfum de Marine Le Pen qui enivre dangereusement la droite française.
François Fillon vient de se déshonorer. Cet ancien premier ministre vient de quitter le camp républicain en mettant un signe d’égalité entre le Front National et la gauche. François Fillon, avec votre loupe de gendre idéal, décidément le bleu marine ne vous va bien !
Regardez-les renier l’héritage du général De Gaulle, regardez ces hommes et ces femmes de droite prête à manger dans l’auge de l’extrême droite, après à perdre honneur et dignité pour un plat de lentilles.
N’acceptez pas cela ! Laissez le Front National à l’extérieur de la république !
Oui, je ne me déjeunais été plus inquiet de constater que le mal redevient banal, que le racisme s’arrache, que les musulmans sont devenus un bouc émissaire pour une partie des responsables politiques et pas seulement au FN.
La chez nous avec ces histoires d’origine, avec ses histoires de couleur de peau, avec cette discrimination à l’embauche, avec ses contrôles incessants. Moi, j’assume je suis pour le droit des immigrés, pour le droit de vote. Oui j’assume car à force de langue de bois, à force de louvoiements et tergiversation, c’est ces valeurs que la gauche perd. Plus question de reculer. Il faut avancer avec droiture sur le chemin de la vérité : le problème de la France, ce n’est pas l’immigration.
Le pays a besoin d’une force nouvelle, déterminé, combattante sur la scène sociale et politique. À chaque fois que le pays va mal, qu’il sombre dans l’indécision, que ses dirigeants politiques sont trop indécis pour combattre la fatalité, c’est au peuple qu’il revient de prendre une décision.
Marchez, marchez et ils vous suivront tous.
Pierre Laurent – PCF