Les Français et la pauvreté …

… les femmes de plus en plus touchées


Chaque année, le baromètre Ipsos / Secours populaire de la pauvreté permet de faire le point sur la question de la précarité en France.

La septième vague du baromètre publiée jeudi 5 septembre 2013, met en évidence les effets toujours plus dévastateurs d’une crise qui s’éternise.

41 % des Français interrogés ont déjà connu une situation de pauvreté au cours de leur vie, soit quatre points de plus que l’an dernier et 11 points de plus qu’en 2007.

L’enlisement de la crise semble avoir accéléré le basculement de populations fragilisées dans la pauvreté. Le Secours populaire a par ailleurs cherché à approfondir le thème de la pauvreté au féminin, en constatant qu’un nombre toujours plus important de femmes bénéficiait de ses services.

Parmi elles, les mères célibataires sont particulièrement touchées et rencontrent des difficultés pour répondre aux besoins primaires et quotidiens de la famille.

62 % des mères seules interrogées ont éprouvé, au cours des douze derniers mois, des difficultés financières importantes pour se procurer une alimentation saine et équilibrée.

Près de la moitié d’entre elles ont du mal à se soigner. Et pour assurer de bonnes conditions de vie à leurs enfants, plus de neuf sur dix se privent de loisirs et de vêtements pour elles-mêmes.

En 2013, les Français considèrent qu’une personne seule est pauvre dans un pays comme la France quand elle dispose d’un revenu mensuel net de moins de 1104 € en moyenne, un chiffre légèrement inférieur au SMIC mensuel net (1120,43 € depuis le 1er janvier).

Ce montant reste par ailleurs légèrement supérieur au seuil de pauvreté officiel calculé sur la base de 60 % du revenu médian national (964€ en 2010 selon l’INSEE) et qui sert de base au calcul par la CAF du plafond de revenus jusqu’auquel un individu peut prétendre au RSA.

La pauvreté touchait en 2010 selon les critères INSEE 14,5 % des femmes contre 13 % des hommes, et près de 33 % des familles monoparentales (en grande majorité des femmes).

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… et dans le même temps :

  • Selon les dernières statistiques de la DARES relatives à la durée du travail, la durée moyenne hebdomadaire du travail des salariés à temps complet, par catégories socioprofessionnelles, est passée entre 2003 à 2011 de 38,9 heures à 39,5 heures. Les cadres étant les plus touchés avec une durée de travail portée sur cette période de 42,6 heures à 44,1 heures. En comparaison internationale, la durée habituelle hebdomadaire est en France, pour les salariés à temps complet, l’une des plus faibles dans l’Union européenne à 15 pays (39,5 contre 40,3 heures en moyenne). DARES 2013-047 – La durée du travail des salariés à temps complet
  • Le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés a baissé de 1,7 % en juillet en France par rapport au mois précédent. Mais, sur un an, il reste en hausse de 5,1 %, selon des données publiées par Pôle emploi le 2 septembre 2013. Ainsi, 2.699.600 demandeurs d’emploi étaient indemnisés en métropole fin juillet. La baisse constatée tient à celle du nombre de bénéficiaires de l’assurance chômage (2,21 millions, -2,2 % sur un mois), alors que les bénéficiaires d’allocations de solidarité versées par l’Etat ont vu leurs rangs progresser de +0,7 % sur un mois (+10,5 % sur un an).
  • L’OCDE a révisé en forte hausse ses prévisions de croissance pour la France en 2013, à 0,3 % contre – 0,3 % prévu en mai dernier. L’organisation confirme la reprise en Europe et aux États-Unis au second trimestre, mais reste prudente pour l’avenir. Un pronostic qui dépasse les prévisions de Bruxelles, du FMI et de Matignon. L’OCDE plus optimiste sur la croissance française en 2013
  • La part des CDD dans les embauches croît de 0,8 point au 1er trimestre 2013, après la baisse de 0,1 point le trimestre précédent, selon les statistiques de la DARES (Les mouvements de main-d’oeuvre au 1er trimestre 2013). Elle atteint désormais 82,4 %, niveau le plus haut de ces dix dernières années. Depuis le 1er juillet, en vertu de la loi sur la sécurisation de l’emploi, le coût de certains CDD, notamment ceux de courtes durées, a été surenchéri pour les employeurs via une majoration des cotisations d’assurance chômage. Le gouvernement entend ainsi lutter contre la précarité.
  • Le taux d’absentéisme en entreprise privée a bondi en 2012 de 18 %, passant de 3,84 % en 2011 à 4,53 % en un an. Cela représente 16,6 jours d’absence pour un salarié en moyenne, contre 14 jours un an plus tôt, selon le 5e baromètre de l’absentéisme réalisé par l’institut CSA pour la société de conseil Alma CG. Les secteurs des services et de la santé sont les plus touchés. La facture s’élèverait à 16 milliards d’euros. À noter que pour la première fois, les entreprises de plus de 1000 salariés sont les plus impactées avec un taux d’absentéisme passant de 3,70 % à 4,66 % en un an. En entreprise, les seniors sont les plus absents: 27,7 jours en moyenne (7,58 %).

 

Source Annuaire Secu lettre N° 568