Ils ont ruiné leur banque … et empochent un pactole

Après avoir laissé une ardoise aux états Belge et Français, résultat de la faillite de la banque Dexia spécialiste de prêts aux collectivités locales (notamment des municipalités, intercoms, etc.), les principaux dirigeants remerciés « récoltent », pour leur incapacité à générer cette officine bancaire, de sommes colossales, indécentes. Licenciés pour fautes graves ils ne devaient même pas toucher un centime. C’est honteux ! Salarié, ouvrier, mettez votre société en faillite et vous verrez si vous pouvez prétendre à recevoir pour cette action, de telles sommes ! MC

A l’heure où le gouvernement s’apprête à donner un nouveau tour de vis aux retraites des salariés, l’affaire est quelque peu embarrassante. Le 18 juillet dernier, la Cour des comptes a rendu un rapport sur Dexia, la défunte banque des collectivités locales, qui montre que les multinationales du CAC 40 n’ont pas le monopole des retraites chapeaux et autres parachutes dorés.

Les anciens dirigeants de cette banque publique franco-belge, bien qu’ayant été remerciés pour avoir conduit l’établissement à la ruine, après avoir fourgué des emprunts toxiques à plusieurs villes ou départements, ne sont pas partis les mains vides. Poussé vers la porte en 2008, l’ancien dirigeant opérationnel, le Belge Axel Miller, empoche la bagatelle de 825 000 euros, soit l’équivalent d’un an de salaire.

Président du conseil d’administration de la banque depuis 2006, le Français Pierre Richard, après avoir touché une rémunération de 400 000 euros en 2006 et 2007, en plus de sa retraite d’ingénieur général des Ponts et chaussées, a pu bénéficier d’une retraite chapeau de 563 000 euros annuels, ramenée finalement, le 13 mars dernier, à 300 000 euros. Pas mal pour deux années de cotisation !

Plusieurs anciens cadres bénéficient aussi de rentes annuelles variant de 81 463 euros à 100 938 euros. Quatre anciens dirigeants ont enfin touché « des indemnités transactionnelles comprises entre 595 000 euros et 765 000 euros » avant de pouvoir réintégrer leurs corps d’origine.

Dans son rapport, la Cour des comptes « n’a pas relevé d’actions de mise en cause » de ces dirigeants autres que leur éviction. Les interventions de l’Élysée en 2008 et cette année se sont limitées à faire pression afin de réduire le montant des retraites chapeaux d’Axel Miller et de Pierre Richard dont le montant aurait pu atteindre 3,7 millions d’euros.

Curieusement, alors que le montant encore provisoire du préjudice atteint déjà 13 milliards répartis pour moitié à charge des deux États, aucune plainte n’a été déposée.

Officiellement en raison de l’absence de malversation. Peut-être aussi pour éviter que la responsabilité des gouvernants qui n’ont pas prévenu la faillite de Dexia ne soit mise en cause.

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