« Les patients handicapés consultent tardivement et dans des conditions d’urgence avérées, lors d’épisodes douloureux et infectieux très vifs. »
Sur ce constat d’un accès aux soins et à la santé des personnes handicapées mal adapté, le rapport Jacob remis le 6 juin à Marisol Touraine, ministre de la Santé, et à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, dresse une liste de réponses.
La formation et l’information sont au cœur de ces propositions.
Mieux former les professionnels de santé et les aidants
Les patients en situation de handicap nécessitent une prise en charge et des soins particuliers. Trop souvent, le personnel médical et social ne possède pas les compétences humaines et techniques spécifiques. Pour les professionnels de santé, le rapport Jacob sur l’accès aux soins et à la santé des personnes handicapées préconise des « actions de sensibilisation » et de formation sous la forme d’ « un stage d’une quinzaine de jours permettant de confronter les futurs professionnels du soin aux personnes handicapées » ou encore en intégrant une enseignement spécifique dans les cursus médicaux et paramédicaux, ce qu’avait déjà proposé le rapport sur le handicap de la Haute Autorité sanitaire en 2009.
Pour les familles et les proches confrontés quotidiennement à la difficulté de prise en charge médicale, une formation pourrait également être développée.
Adapter le système des urgences
Difficultés de transport, files d’attente, absence de moyens de communication et personnel non formé… l’hôpital peut mieux faire pour la santé des personnes handicapées. Le rapport propose de créer des équipes mobiles d’urgence pluridisciplinaires et territorialisées. « Ces équipes s’inscriraient dans un dispositif départemental d’astreinte coordonné avec les Samu. » Dans chaque Région serait également désigné un Samu spécifiquement doté pour faciliter la prise en charge des patients handicapés.
Pour tous les cas qui ne relèvent pas des urgences, la mise en place d’un « réseau intégration handicap » permettrait « aux personnes handicapées elles-mêmes, à leurs familles et aux professionnels de santé et de l’accompagnement de joindre, au moyen d’un numéro vert accessible 24 heures sur 24 une ressource experte concernant les questions de santé ».
« Permettre aux personnes handicapées de passer leur fin de vie chez elles »
Le rapport demande, enfin, le développement d’équipes mobiles de soins palliatifs afin d’offrir la possibilité aux personnes handicapées de s’éteindre chez elles dans les meilleures conditions envisageables.
Des associations enthousiastes
La fédération des APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés)« se félicite des propositions ambitieuses en matière d’accès aux soins des personnes en situation de handicap » dans un communiqué en date du 7 juin.
L’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) affirme qu’elle « soutient à 100 % les préconisations du rapport de Pascal Jacob ». De plus, l’Unapei « attend des décisions concrètes sur le parcours de soins, notamment lors du comité interministériel sur le handicap qui devrait avoir lieu en juillet ».
INFOS +
Source Viva press. Mag – Clémentine Ronseaux – 06-06-2013 – Permalien