Partout en Europe, les politiques d’austérité menacent les libertés, hypothèquent la paix et engendrent la faim. Imposées aux peuples par les institutions et gouvernements européens, elles ont généré le chômage de masse, les crises éco logiques, le pillage des terres et du travail paysan.
Laboratoire vivant de la construction européenne, l’agriculture a payé un lourd tribut aux politiques libérales et mondialisées.
Le démantèlement des outils de gestion et de régulation publique ont conduit au démantèlement des navires de pêche, à la disparition d’une ferme tous les quarts d’heure. À ce jour, le projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC) 2014/2020 en discussion reste malheureusement enfermé dans cette logique : répondre aux seuls signaux du marché.
Producteurs et salariés des groupes alimentaires, coopératifs comme privés, ne pourront résister aux prix mondiaux de leurs denrées comme de leurs forces de travail. Avec une communication finement maladroite, la commission européenne vient récemment d’annoncer le sacrifice de la Politique commune de la Pêche (PCP) en privilégiant l’aquaculture avec la réintroduction des farines animales au détriment de la pêche artisanale
Ces derniers jours, un vaste espace de libre échange intégral entre l’Union européenne et les États-Unis vient d’être relancé par JM Barroso, président de la Commission de Bruxelles. Écho favorable outre atlantique à cette « OTAN économique » selon Madame Clinton.
Avec un tel traité prévaudrait le droit social et environnemental américain. Projet appuyé par les « réseaux des politiques transatlantiques » auxquels se retrouvent les multinationales, dont celles de l’agroalimentaire.
En conséquence, nous pensons indispensable de lutter contre les divisions et le nationalisme et de construire des rapports de forces solidaires entre peuples à l’échelle de l’Europe pour émanciper le continent de l’emprise actuelle des marchés.
En juin 2014, les élections au Parlement européen seront un moment-clé en faveur d’un changement profond. Nous y porterons l’ambition de refonder l’Union européenne.
Au regard des scandales alimentaires se pose l’exigence d’une alimentation saine et émancipée de toutes spéculations. Il prend l’initiative d’une déclaration et d’un travail commun visant à de nouvelles politiques publiques européennes adossées à des propositions législatives audacieuses. Il appelle à garantir une alimentation sans farines animales, sans OGM, sans hormones. Lors des universités de Porto, séminaires et débats viseront à la reconnaissance de chaque peuple à son droit à la souveraineté alimentaire comme à sa sécurité alimentaire.
Xavier Compain