Retraités allemands : la pauvreté a de l’avenir !

Vanter la réussite économique allemande, c’est vanter les finances allemandes des banquiers, organismes financiers, actionnaires et fortunés,

c’est surtout ne pas dévoiler la misère rampante endurée par une grande partie de la population, salariés, ouvriers, dirigeants de PME et artisans sous-payés, quant aux salariés en postes précaires et les sans-emploi chômeurs, beaucoup sont au seuil de la pauvreté et pour les autres, les aides sociales sont quasi des aumônes.

C’est cela le modèle allemand et le plan Schröder, c’est cela la social-démocratie que loue Hollande. Si nous ne nous interposons pas à la politique économique actuelle du gouvernement français imposée par Merkel et Bruxelles, nous ne sommes pas au bout des réformes dévastatrices pour une très grande partie des français. En 2014 nous aurons la possibilité d’élire des députés européens réellement à gauche et soucieux de la faire évoluer vers une politique économique au service des peuples. MC

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Les plus de 65 ans représentent aujourd’hui un cinquième de la population allemande (20,6 % exactement).

Un record en Europe.

Du coup, l’Allemagne est aussi le pays de l’Union européenne qui compte le plus de bénéficiaires d’une pension (entre 23 et 24 millions selon Eurostat). Et ils ne sont pas tous à la fête : plus de 14 % des plus de 65 ans sont en situation de pauvreté monétaire (mesurée à 60 % du revenu médian).

Un chiffre très supérieur à celui observé en France (un peu moins de 10 %). Ce taux reste pourtant dans la moyenne de la zone euro (15 %). Mais, selon toute vraisemblance, il devrait augmenter dans les années qui viennent.

Les réformes successives des retraites outre-Rhin vont en effet considérablement durcir les conditions de vie des plus âgés : la combinaison des conditions d’âge légal, du système de décote pour les carrières incomplètes et des salariés pauvres ayant peu cotisé rogne en effet déjà sévèrement les pensions des nouveaux retraités.

De l’aveu même du ministère fédéral des Affaires sociales, un salarié ayant cotisé quarante ans pour un salaire brut de 2.200 euros touchera en 2030 une retraite équivalente au minimum vieillesse actuel (688 euros par mois).

Si seuls 2,5 % des pensionnés actuels touchent aujourd’hui ce minimum vieillesse, c’est en grande partie parce que cette prestation est réservée à ceux qui ne possèdent rigoureusement aucune épargne et ne sont pas propriétaires de leur logement.

Du coup, nombre de retraités modestes sont obligés de continuer ou de recommencer à travailler pour pouvoir subvenir à leurs besoins.

L’Allemagne compte ainsi 761.000 retraités en mini-jobs, des emplois payés moins de 450 euros par mois et largement exonérés de cotisations. Et parmi eux, 120 000 personnes auraient plus de 75 ans : un résultat sans doute inespéré des politiques visant à augmenter le « vieillissement actif » !

Ces conditions de vie sont d’autant plus préoccupantes que l’espérance de vie des plus faibles revenus a commencé à décliner en Allemagne, passant de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2010, et de 78 ans à 74 ans dans les anciens länder d’Allemagne de l’Est.

Thierry Pech – Alternatives Economiques N°325 juin 2013