Pourquoi nous sommes aussi responsables des ouvriers bangladais …

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La mort de plus de 500 personnes dans une usine textile au Bangladesh révèle une fois de plus les conditions déplorables dans lesquelles les entreprises occidentales font fabriquer les vêtements.

 

C’est une catastrophe dont l’ampleur augmente chaque jour. Il s’agit de l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza, dans la ville de Savar au Bangladesh, qui a coûté la vie à au moins 500 personnes d’après les dernières informations.

Le complexe de huit étages, dont trois auraient été ajoutés illégalement, abritait entre autres une usine textile. Des ouvriers avaient signalé à leur patron des fissures dans les murs, mais ce dernier les a obligés à venir au travail, en les menaçant de retenir une pénalité sur leur maigre salaire.

Les importateurs, en partie responsables

Le propriétaire de l’immeuble a été arrêté. C’est bien, car c’est le premier responsable, mais on est très loin du compte. Il aurait été, par exemple, nettement préférable que les autorités prennent des mesures préventives, compte tenu de l’état périlleux dans lequel l’immeuble se trouvait. Et aussi ailleurs dans le pays, car l’effondrement de ce bâtiment n’est pas un incident isolé. Les conditions de travail abominables au Bangladesh font bien trop fréquemment des victimes.

Le drame explique le prix du textile dans certains magasins occidentaux. Comme ces t-shirts ou bikinis qui ne coûtent que quelques euros. Cela pourrait faire réfléchir le consommateur, mais il ne faut pas rejeter la responsabilité sur lui. Celle-ci incombe plutôt aux importateurs [comme Mango et Benetton], qui doivent s’assurer, mieux qu’actuellement, des conditions dans lesquelles leurs vêtements sont fabriqués.

L’Union européenne est le principal partenaire commercial du Bangladesh. La menace exprimée cette semaine, dans une déclaration, par le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, [Catherine] Ashton, et le commissaire européen au commerce, [Karel] De Gucht, aura peut-être un effet positif. Ils avertissent le Bangladesh que le pays pourrait perdre les avantages dont il profite du fait de son statut de pays en développement, comme l’exonération des droits d’importation dans l’UE.

Une possible perte de revenus pour le pays

Le problème de ce type de mesure, et d’un boycott, c’est que le Bangladesh pourrait perdre sa principale source de revenus, et que ces activités seraient alors poursuivies dans un autre pays pauvre, dans des conditions tout aussi lamentables, voire pires.

L’UE demande à juste titre au Bangladesh de respecter les normes reconnues au niveau international de la RSE, la responsabilité sociale des entreprises. Mais il faut aussi qu’elle l’exige de la part d’autres pays. Les ouvriers exaspérés, qui sont descendus dans les rues du Bangladesh, exigent la même chose, en termes moins diplomatiques. C’est aux autorités bangladaises de mettre fin à ces scandales.

Vu sur PresseuropeNRC Handelsblad, Amsterdam, Permalien Traduction : Michèle Cousin

4 réflexions sur “Pourquoi nous sommes aussi responsables des ouvriers bangladais …

  1. candide57 04/05/2013 / 16:22

    le moyen age à quelques heures d’avion!!!
    vivement le salaire minimum universel!

    • Libre jugement - Libres propos 04/05/2013 / 16:54

      Posons la bonne question, certes un minimum salariale « nivellerait » le cout de la production mais n’est-ce pas d’abord la recherche du profit maximum qu’il faut dénoncer ?

      • candide57 04/05/2013 / 17:02

        bien sûr!
        mais nivelle les salaires dans le monde et tu verras comment les profits vont se niveler d’eux mêmes !

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