Que faut-il attendre de la visite d’OBAMA en ISRAËL ?
Selon IRIS (Extrait) – Pascale Boniface Permalien
Barack Obama avait fait de la réconciliation entre les États-Unis et le monde musulman une priorité stratégique après sa première élection en 2008. Le discours qu’il avait prononcé au Caire le 4 juin 2009 avait suscité d’immenses espoirs. Tout en rappelant l’alliance stratégique entre les États-Unis et Israël, il évoquait la nécessité de mettre fin au conflit et parler des souffrances des Palestiniens.
Cet espoir est vite retombé. Alors que le président américain avait exigé de Benyamin Netanyahou de cesser la colonisation des Territoires palestiniens, celui-ci n’en a tenu aucun compte. Fort du soutien du Congrès américain, c’est lui qui a gagné le bras de fer contre Barack Obama. Situation pour le moins paradoxale puisque Israël dépend largement des États-Unis pour sa sécurité.
Entre le protecteur et le protégé, c’est le protégé qui a imposé son point de vue. Au cours de la campagne électorale de 2012, Netanyahou s’est même engagé en faveur de Mitt Romney, le challenger de Barack Obama, comme s’il n’en avait rien à craindre. Si sa victoire a été moins nette que prévue, Netanyahou a par la suite remporté les élections israéliennes de janvier qui ont marqué un glissement supplémentaire du corps électoral israélien en faveur des faucons.
(…) Si Barack Obama n’a pas voulu livrer bataille contre Netanyahou, c’est bien qu’il craignait que cela compromette sa réélection.
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Malgré l’opposition de l’AIPAC (American Israeli Public Affairs Committee), le principal lobby pro israélien, 70% des Juifs américains ont voté pour Obama. Selon les sondages, 10% seulement ont tenu compte de la relation entre Israël et les États-Unis dans la détermination de leur vote. Par ailleurs, Obama a normalement les mains plus libres au cours de son second mandat. Il pourrait donc chercher à rentrer dans l’Histoire et à mériter vraiment son prix Nobel de la Paix reçu en 2009. S’il s’oppose réellement aux lobbys des colons israéliens et qu’il affirme nettement que la poursuite du soutien américain à Israël dépendra de l’avancée réelle des négociations en direction d’une paix juste et véritable, il créera un choc dans la société israélienne.
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Malgré cela, 33% des Israéliens seulement estiment qu’Obama a une attitude favorable à Israël et 17% éprouvent même de la haine à son égard, lui reprochant de pencher du côté arabe. (…)
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Selon Pierre Barbancey – l’Humanité (Extrait)
Barack Obama fait toujours profil bas
Si Barack Obama ne s’est jamais rendu officiellement en Israël, cela n’a pas empêché les États-Unis, depuis son premier mandat, de poursuivre et amplifier leur soutien et leur aide à Tel-Aviv. Bien qu’il y ait eu des périodes de tensions, notamment à chaque annonce de poursuite de la colonisation, Netanyahou a vite compris que l’administration Obama ne prendrait aucune mesure de rétorsion. (…).
« Mon objectif lors de ce voyage est d’écouter », a-t-il fait savoir. Une façon de signifier qu’il n’y a pas grand-chose à attendre.
Redira-t-il, en Israël, que l’État de Palestine doit se créer dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale ? Rien n’est moins sûr. En revanche, on peut être certain qu’il trouvera des points d’accord avec Netanyahou s’agissant du dossier iranien. Il a d’ailleurs répété que, vis-à-vis de Téhéran, rien n’était exclu, y compris le recours à la force.
De leur côté, échaudés par les promesses d’Obama non tenues et revenus des espoirs de paix soulevés par le président américain au début de son premier mandat, les Palestiniens espèrent de sa visite des mesures concrètes pour améliorer leur sort face à l’occupation israélienne.
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Selon Thomas Friedman – The New York Time (Extrait) Permalien
Obama en « visite touristique » en Israël
Des fois que vous n’auriez pas entendu la nouvelle – ce qui est d’ailleurs assez probable -, sachez que le président Obama se rendra en Israël cette semaine. Rarement la visite d’un président américain dans l’Etat hébreu aura suscité moins d’intérêt. Si ce déplacement suscite aussi peu d’attentes, c’est à la fois parce que la marge de manœuvre est limitée et parce que, d’un point de vue purement américain, les exigences le sont aussi. Sans tambour ni trompette, l’incontournable question du conflit israélo-palestinien s’est vue reléguée au rang de simple hobby pour les diplomates américains. Et comme c’est le cas pour tout hobby – qu’il s’agisse de fabriquer des modèles réduits d’avion ou de tricoter des pulls -, il y a des jours où l’on s’y attelle et d’autres pas. Cela dépend de votre humeur et peu importe quand le pull sera fini. Le conflit israélo-palestinien a occupé le président au début de son premier mandat. Puis, il s’est retrouvé coincé lorsque les deux parties en présence ont rejeté ses propositions, et dès lors, il a décidé d’adopter une attitude – parfaitement rationnelle à mon avis – de négligence désinvolte. (…)
Si le conflit au Moyen-Orient n’est plus qu’un hobby pour les Américains, c’est essentiellement à cause de changements structurels, notamment la fin de la guerre froide. Il fut un temps où l’on redoutait vraiment qu’une guerre israélo-arabe ne débouche sur un conflit plus large entre grandes puissances. Ce scénario paraît improbable aujourd’hui. La découverte, en outre, d’immenses réserves pétrolières et gazières aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique a fait de l’Amérique du Nord la nouvelle Arabie saoudite. (…)
Si la persistance du conflit israélo-palestinien continue de susciter de vives réactions dans le monde arabe et musulman et si sa résolution est bel et bien nécessaire à la stabilité dans la région, elle ne serait toutefois clairement pas suffisante. Le conflit le plus déstabilisateur actuellement dans la région est celui qui oppose les chiites et les sunnites au Liban, en Syrie, en Irak, au Koweït, à Bahreïn et au Yémen. Certes, il serait souhaitable d’établir un Etat palestinien en paix avec Israël, mais la question aujourd’hui est plutôt de savoir s’il existera encore un Etat syrien, libyen ou égyptien demain.
En outre, alors que les Etats-Unis n’ont jamais eu aussi peu besoin de faire la paix entre Israéliens et Palestiniens, les obstacles n’ont jamais été aussi nombreux: près de 300 000 colons israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie et les tirs de roquettes du Hamas depuis Gaza ont sérieusement ébranlé la majorité silencieuse israélienne, plutôt favorable à un retrait de Cisjordanie. Il suffirait en effet d’une simple roquette tirée de ce territoire pour faire fermer l’aéroport international de Lod.
Résultat, Barack Obama pourrait être le premier président américain à se rendre en Israël comme simple touriste. (…)
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Selon La Libre Belgique (Extrait) Renée-Anne Gutter, Correspondante à Jérusalem Permalien
Obama en Israël: une visite historique dont il ne faut pas attendre grand-chose
Alliés inconditionnels, les Etats-Unis et Israël n’en partagent pas moins une relation parfois mouvementée. (…) Visite historique, car elle est la première que le président américain effectue dans ces deux régions depuis son accession à la Maison-Blanche en 2008. Mais au-delà des déclarations de bonnes intentions, Israéliens et Palestiniens n’en attendent pas grand-chose de concret. A moins que M. Obama ne parvienne à inviter Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou pour un sommet à trois. Ce qui reste hypothétique.
Le concret pourrait toutefois démarrer avec les entretiens qu’aura ici ce week-end le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, dans le prolongement de la visite présidentielle. Dans l’immédiat en tout cas, le programme de M. Obama prévoit uniquement des entretiens séparés. A Jérusalem, avec le président Shimon Pérès et le Premier ministre Netanyahou. A Ramallah, avec le président Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad. A l’agenda, la relance du processus de paix israélo-palestinien. Et avec Israël, de surcroît, les menaces du nucléaire iranien et du chimique syrien.
Concernant l’arsenal syrien, Israël craint qu’il ne tombe aux mains du Hezbollah libanais. M. Netanyahou voudrait donc convenir avec M. Obama d’une stratégie de frappes militaires sur tout convoi suspect se dirigeant vers le Liban. Soit des frappes américaines, soit – au cas où M. Obama serait réticent à engager sa propre armée de l’air – des frappes israéliennes avec accord américain.
Pour le nucléaire iranien, M. Netanyahou met en garde : la ligne rouge sera atteinte dès que l’Iran possédera tous les éléments pour fabriquer la bombe atomique, même avant de l’avoir fabriquée. Et ceci ne devrait plus tarder. Il appelle donc à une intervention militaire pas plus tard que cet été. Mais, selon Washington, la ligne rouge sera uniquement atteinte lorsque Téhéran possédera concrètement la bombe atomique. Et l’Iran a encore besoin d’un an pour y arriver. D’ici là, M. Obama tient à poursuivre la voie diplomatique avec Téhéran et à ne recourir à l’option militaire qu’en dernier recours.
Peu d’espoir de relancer le processus de paix
Quant aux négociations israélo-palestiniennes, qui sont au point mort depuis la fin 2010, M. Obama vient, selon ses propres dires, « uniquement écouter » . Mais si Palestiniens et Israéliens ne renouent pas le dialogue entre eux de leur propre initiative, il pourrait bientôt leur mettre la pression (…)
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Selon Le Monde (Extrait) Permalien
Les dossiers-clé de la visite d’Obama en Israël
Quatre ans après son discours du Caire, c’est un président Barack Obama aux ambitions revues à la baisse qui revient au Proche-Orient, où, dit-il, il a surtout l’intention d’écouter mais pas d’annoncer de grands projets. Pendant les quatre jours qu’il passera en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Jordanie, des rencontres sont notamment prévues avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le président palestinien Mahmoud Abbas et son premier ministre Salam Fayyad.
Jetter les bases de relations israélo-américaines apaisées pourrait bien être l’objectif prioritaire de cette première visite officielle du président américain dans l’Etat hébreu, parallèlement à la discussion de dossiers-clé comme l’Iran ou la relance du processus de paix israélo-palestinien.
Le dossier du nucléaire iranien constitue la priorité de cette visite, pendant laquelle les deux hommes vont tenter de se mettre d’accord sur les démarches futures à entreprendre. (…)
Si l’arrivée au pouvoir de M. Obama avait soulevé l’espoir de voir les Etats-Unis s’impliquer à nouveau dans le processus de paix israélo-palestinien, son bilan est particulièrement maigre. Les négociations sont dans l’impasse depuis 2010, toutes ses tentatives de relance ayant échoué. La Maison Blanche ne prévoit pas d’initiative particulière en la matière. (…)
L’environnement géopolitique ne joue pas non plus en faveur d’une telle initiative : le régime égyptien de Hosni Moubarak, garant de stabilité et d’une « paix froide » avec Israël a été remplacé par une direction issue des Frères musulmans. A la frontière nord, la Syrie est aux prises avec une guerre civile meurtrière. (…)