Pas mal du tout …
Le footballeur anglais de 37 ans est la nouvelle recrue du PSG.
Encore un complot machiavélique des Britanniques ?
Les Français ne sont plus ce qu’ils étaient.
Alors que l’honneur du pays vient d’être traîné dans la boue, pas un Français pour ériger des barricades ou brûler des Renault Clio. Pas un Français pour avoir « les couilles » de laver cet affront en disant « non » !
Cet odieux outrage, c’est l’arrivée de David Beckham au PSG. Car c’est avec ce club, renfloué grâce à l’argent du Qatar, que le football français pensait avoir enfin une chance de revenir sur le devant de la scène internationale et de rivaliser avec le Real Madrid ou Manchester United.
Le problème, c’est que les clubs français sont rarement à la hauteur de l’équipe nationale.
La France espérait donc que les sommes faramineuses dépensées par le PSG ces dix-huit derniers mois (on parle d’au moins 230 millions d’euros) pour monter une équipe avec des joueurs aussi prometteurs que Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva porteraient leurs fruits et permettraient au club d’entrer dans la cour des grands.
Mais alors, que vient faire dans tout ça un milieu de terrain anglais de 37 ans, au crépuscule de sa carrière de footballeur professionnel ?
Beckham, qui serait bien en peine de se faire engager dans un club de première division anglaise, n’a certainement pas sa place dans la révolution footballistique en marche au PSG, n’est-ce pas ?
Si Beckham était gardien, pas de problème : il pourrait avoir 65 ans, passer tranquillement ses quatre-vingt-dix minutes dans les buts du Parc des Princes à fumer des « Gauloises ». Mais un attaquant ?
L’arrivée de Beckham à Paris est forcément un complot britannique, aussi machiavélique et abouti que l’envoi de Jane Birkin en mission secrète pour saper la crédibilité artistique de Serge Gainsbourg.
A moins que ce ne soit autre chose.
L’exportation de Beckham pourrait faire partie d’une grande politique d’amélioration des relations anglo-françaises. Comme pour accréditer cette hypothèse, Beckham a annoncé jeudi qu’il allait reverser le salaire que lui verse le club (estimé à 175 000 euros par semaine) à une association caritative pour les enfants.
On dirait que la France, comme l’Espagne et les États-Unis avant elle, est prête à se laisser charmer par un homme qui, par son attention si peu britannique à sa tenue vestimentaire, son tonus musculaire et ses sous-vêtements fantaisie, peut devenir français d’adoption avant d’avoir passé ses six premiers mois au PSG.
Un seul problème, Beckham ne parle pas français. Et, pour être vraiment aimé des Français, il va devoir rudoyer les journalistes lors des conférences de presse en leur disant : « Il m’emmerde avec ses questions à la con… « , au lieu de leur répondre poliment, comme il l’a fait jusqu’à présent. Et il va devoir laisser chez lui son éternel sourire déférent. S’il adhère à ces quelques règles simples, la France n’aura pas à dire « non » longtemps à Dave.
Stuart Jeffries – The Guardian (extraits) Londres
En italique : mots en français dans le texte du The Guardian anglais