Sur Bernard Arnault …

 

Voilà bien un personnage représentant le dédain le plus profond pour ses concitoyens français, ne compte à ses yeux que les profits entassés dans ses coffres. La solidarité, l’équité devant le fisc, ne connait surtout pas. Franchement ce genre de personnage m’est odieux de suffisance et d’irrespect d’autrui, qu’il aille au diable si ça lui chante. MC

Vu par le PCF

Bernard Arnault et la guerre de classe

Voilà donc l’image que se font certains de notre pays. Voilà donc les lois de l’argent et le sentiment d’impunité. Voilà donc la caste des puissants en smoking, d’ordinaire bien dissimulés derrière leur phrasé et l’onctuosité de leur élégance moralisante.

Vous aussi, vous « la » sentez, l’haleine fétide de ceux qui usent et abusent de leurs privilèges jusqu’à s’essuyer les pieds sur notre bien commun, la République ? Affirmons-le sans détour : toutes les raisons invoquées pour « expliquer » le souhait du super-patron, Bernard Arnault, de revendiquer la nationalité belge ne résisteront pas à l’examen de conscience. Le signal est donné, et pas n’importe lequel, un point c’est tout. Le boss de l’empire du luxe LVMH, première fortune de France et d’Europe, quatrième mondiale, aura beau raconter la plus belle histoire pour enrober de miel sa « tentation de Bruxelles », nous savons, nous, qu’en voulant quitter la France au plus mauvais moment, il signe une véritable déclaration de guerre. Une guerre économique, politique et idéologique. Une guerre de classe…

Les temps de crise ont ceci d’impitoyable qu’ils nous aident toujours à entrevoir la nature profonde de certains humains. En pleine tempête, tandis que des millions de citoyens sont passés dans le laminoir des injustices, tandis que le niveau de vie des Français est en baisse, selon l’Insee, sauf celui des plus riches bien sûr, le message délivré est le plus ordurier qui soit. Une honte, une lâcheté, une évasion morale, y compris vis-à-vis des salariés dont il a la responsabilité et sur le dos desquels il s’enrichit. L’ampleur de sa fortune personnelle, évaluée à 32 milliards d’euros (vous avez bien lu !), ne constitue en rien un gage d’élévation éthique et de savoir-être : elle est inversement proportionnelle à son comportement… Que les bonnes âmes se rassurent. Il n’y aurait aucune arrière-pensée fiscale puisque l’intéressé souhaiterait rester « fiscalement domicilié en France ».

Pourquoi devrions-nous le croire sur parole ? Et d’où vient ce besoin irrésistible de s’exiler quand la gauche arrive au pouvoir ? Car Arnault a tout du récidiviste. En 1981, après la victoire de François Mitterrand, il s’était déjà enfui aux États-Unis durant trois ans pour contester « l’orientation » et dénoncer la présence de « dangereux ministres communistes ».

Le capital et le profit n’ont pas de patrie : pourquoi voudriez-vous que le patriotisme économique soit le fort des grands patrons comme Bernard Arnault ?

Avec le maître de LVMH, c’est aussi toute la droite défaite en mai dernier qui vient de s’exprimer, comme si une véritable opération de com avait été coordonnée par l’UMP. Faut-il d’ailleurs y voir la main invisible de Nicolas Sarkozy en personne, qui n’a jamais considéré l’impôt comme la base d’une citoyenneté partagée ?

Très proche de l’ancien président, l’ultralibéral Bernard Arnault était l’une des stars du Fouquet’s en 2007, et, durant cinq ans, il a bien profité des régimes de faveur octroyés aux grandes fortunes. Cet accro des privilèges a aujourd’hui peur d’une réforme fiscale touchant les hauts revenus.

Raison de plus pour ne pas vider de sa substance la taxe à 75 %, promesse de François Hollande qui a fixé un « agenda du redressement » de la France en deux ans, tout en « vissant les boulons » de l’austérité… Désormais, seulement 48 % des Français estiment qu’il « tient ses engagements ».

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Vu par « Challenges »

Les vraies raisons qui poussent Bernard Arnault à devenir Belge

C’était il y a environ un an. Bernard Arnault, flanqué de son avocat belge, maître Picard, rend visite au maire d’Uccle, dans la banlieue de Bruxelles. L’entretien est cordial. Pendant plus d’une heure, l’homme le plus riche d’Europe évoque ses liens avec la Belgique, raconte que, enfant, il passait ses vacances à Nieuport, une station balnéaire de la mer du Nord, qu’il a encore de la famille dans le pays, et que ses affaires le conduisent à venir très souvent dans la région. Il insiste aussi sur la situation en France.

« Il m’a expliqué que la société française n’est plus très accueillante, ni reconnaissante à l’égard des entrepreneurs », se souvient Armand De Decker, élu de centre droit de cette commune huppée de 70.000 habitants. C’est la raison pour laquelle il lui apprend, au cours de cette visite, qu’il a choisi de s’installer à Uccle. Il vient d’acheter un appartement dans le quartier le plus résidentiel de la commune et s’est même acquitté de la taxe foncière.

Il y a une dizaine de jours, Bernard Arnault franchissait une étape supplémentaire en déposant une demande de naturalisation auprès de la Chambre belge des représentants, déclenchant en France une tempête médiatico-politique. Sa démarche serait simplement motivée par l’idée de vouloir « investir dans un domaine potentiellement sensible » qui requerrait la nationalité belge. Selon son entourage, qui a tout fait pour déminer l’affaire avant le passage télévisé, lundi 10 septembre, de François Hollande au 20 Heures de TF1, « il est et reste résident fiscal français ».

S’impliquer davantage dans le devenir du patrimoine d’Albert Frère ?

Devenir belge juste pour faire du business en Belgique ? Curieuse décision. A moins qu’il ne l’ait prise pour rendre service à son meilleur ami, l’homme d’affaires Albert Frère. Les deux hommes ont réalisé de nombreux investissements ensemble, notamment dans le vin. […]

La deuxième voie a été balisée en mai par Challenges, qui révélait l’existence d’une opération de prêt de titres sur LVMH réalisée depuis un holding personnel, Le Peigné, où les enfants Arnault sont aussi présents. Une structure domiciliée à… Bruxelles, comme beaucoup d’autres appartenant à Bernard Arnault : c’est en effet depuis la Belgique que le patron de LVMH effectue ses investissements personnels (immobilier, private equity…), notamment pour éviter l’impôt sur la plus-value.

Le Soir révèle même l’existence d’une fondation, baptisée Proctinvest, créée en décembre 2008 par Bernard Arnault. Domiciliée à Shaerbeek, dans la proche banlieue de Bruxelles, cette structure créée jusqu’en 2023, pourrait héberger une grande partie des avoirs de l’homme d’affaires. Une petite équipe resserrée de sept juristes et fiscalistes travaillent pour le compte de la première fortune européenne. A leur tête, un homme de confiance qui n’apparaît jamais en public, Freddy de Greef, fiscaliste de haut niveau, qui travaille depuis plus de dix ans avec Bernard Arnault.

Son job ? Optimiser très largement les droits de succession dont devraient s’acquitter les héritiers de Bernard Arnault. « Pour l’heure, Proctinvest est une société en veilleuse, note Marco Vanees, du parti du Travail de Belgique, par ailleurs fonctionnaire à l’inspection des Finances belge, en revanche, à la même adresse, figurent pas moins de 20 sociétés reliées à LVMH Finances », révèle-t-il. Le fonctionnaire militant a épluché le registre du commerce belge et constaté que LVMH finances est une sorte de banque interne du groupe « qui a déjà prêté à d’autres filiales pas moins de 11 milliards d’euros l’année dernière ».

Alléger les droits de succession pour ses propres héritiers ?

Troisième explication, la plus solide : la succession de Bernard Arnault, pas encore réglée. Et la nationalité belge, là aussi, pourrait avoir son utilité. A 63 ans, la première fortune française n’a aucune envie de quitter ses fonctions de PDG de LVMH. De toute façon, il a prévenu qu’entre ses enfants et ses neveux « il y en a bien un qui ferait l’affaire ». En revanche, en homme d’affaires avisé, « en patriarche soucieux de l’avenir de son groupe », comme l’explique un ancien collaborateur, Bernard Arnault réfléchit à la transmission patrimoniale de son empire.

[…] Le régime fiscal belge est quasi paradisiaque pour les plus fortunés : pas d’Impôt sur la fortune, pas non plus d’imposition sur les plus-values de cession (notamment de parts d’entreprise) et, surtout, « les donations, illimitées, ne sont taxées qu’à 3%, voire à 0% pour les dons manuels. En pratique, la transmission de patrimoine peut donc se faire en quasi-franchise d’impôts », explique l’avocat spécialisé Philippe Kenel. […]

Se prémunir contre l’instauration d’un impôt touchant les Français expatriés

Le changement de nationalité, lui, apporte une sécurité supplémentaire, en permettant de se prémunir contre l’instauration éventuelle d’un « régime d’imposition mondiale », où les Français seraient taxés quel que soit leur lieu de résidence. Un projet sur lequel planche Bercy. […] Avec sa double nationalité complétée par une double résidence, il est donc assuré de choisir, le moment venu, le système le plus efficace.

Thiébault Dromard et Gaëlle Macke, avec Damien Pelé – Challenges –

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Vu par Le Figaro

Arnault: succession préparée en Belgique

Le milliardaire français Bernard Arnault a créé en Belgique une fondation destinée à « protéger les intérêts de ses enfants » après son décès, a révélé aujourd’hui le Parti du travail de Belgique (PTB), une formation d’extrême gauche. Cette fondation, baptisée « Protectinvest », a été créée en décembre 2008 par M. Arnault, dont la demande de double nationalité a fait l’effet d’une bombe en France, selon les statuts publié au Moniteur belge (journal officiel) cité par le Protectinvest et dont une copie est disponible sur le site du quotidien Le Soir.

En plaçant ses avoirs dans ce type de fondation privée et en en confiant la gestion à des hommes de confiance, un dirigeant d’entreprises évite tout risque de dislocation de son empire en cas de mésentente entre ses héritiers, puisque ceux-ci jouissent des revenus financiers du groupe sans en assurer la direction. Mais cette fondation peut également servir à diminuer très largement les droits de succession dont devraient s’acquitter les héritiers de Bernard Arnault, relève le PTB.

Source Le Figaro