TSCG: M-Mme les députés faites ce que je dis !

Au fur et à mesure que montent, parmi les électeurs, les adhérents et même les parlementaires du Parti socialiste (et d’ “Europe-écologie- les verts”) , des interrogations sinon une franche hostilité vis-à-vis du traité budgétaire européen, des dirigeants et des personnalités du PS multiplient les interventions en faveur de la ratification de ce texte,décidément mal aimé dans le “peuple de gauche”. Il est intéressant de voir de plus près les arguments utilisés…

Ainsi, le Premier Ministre, Jean-Jacques Ayrault, n’a-t-il pas hésité à rappeler aux élus récalcitrants de sa majorité qui les a fait rois : ”Je souhaite que les parlementaires, qui sont devenus députés grâce à élection de François Hollande comprennent que ce qui compte, c’est d’être solidaire avec son action”- leur a-t-il lancé! Le président du groupe PS à l’Assemblée Nationale, Bruno Leroux, a été plus net encore : à l’entendre, avec ce vote, il ne s’agit pas d’un “débat pour ou contre un traité”, mais d’un “débat de soutien ou non au Président de la République”!

Pareil rappel à l’ordre peut éventuellement s’avérer efficace pour discipliner tel élu,mais certainement pas pour convaincre des électeurs… Un argumentaire de quatre pages a donc, parallèlement, été distribué à chaque député. Et c’est à un ancien défenseur du “NON de gauche ” au projet de traité constitutionnel en 2005 -aujourd’hui devenu ministre… délégué aux Affaires européennes- , Bernard Cazeneuve, qu’il est revenu d’en défendre l’idée maîtresse : grâce à François Hollande, la “réorientation européenne” est engagée,et la non-ratification du traité budgétaire casserait cette dynamique pleine d’espoir… Depuis,des ténors socialistes s’empressent, chacun dans son registre, de populariser cette thèse, avec un zèle qui ne contribue guère à sa crédibilité.

Ainsi, une étoile montante du parti présidentiel, l’économiste Karine Berger, va-t-elle chercher très loin sa justification du vote favorable au traité budgétaire,  en affirmant sans rire que “le Président de la République a su convaincre en l’espace de quelques semaines notre partenaire allemand (de) la réorientation de l’Europe”! Angela Merkel doit se demander s’il s’agit là d’une forme d’humour français.

L’ancienne garde des sceaux du gouvernement Jospin, Élisabeth Guigou, voit, pour sa part, dans cette “réorientation” engagée par François Hollande “une première étape vers une Europe plus juste, plus solidaire et plus forte”. Et naturellement, pour “consolider l’acquis”, il faut valider le traité budgétaire. CQFD.

Quant à l’ineffable Jacques Attali, il se félicite de ce que l’action de l’actuel Président -et “aussi les circonstances”, ajoute-t-il prudemment- aient abouti à “un changement radical”. Et l’ex-président de la commission naguère chargée par Nicolas Sarkozy de réfléchir aux “réformes” à engager en France pour “libérer la croissance”de réitérer quelques unes de ses propositions, qui en disent long sur sa conception de la “réorientation” des politiques à promouvoir: “réduire le nombre, les pouvoirs et les engagements financiers des collectivités territoriales”; “concentrer les allocations familiales sur les personnes qui en ont vraiment besoin”; ou encore “améliorer la compétitivité en réduisant les charges des entreprises et en augmentant la TVA ou la CSG”…Lui aussi considère le traité budgétaire comme une “étape indispensable”. Le traité austéritaire a les laudateurs qu’il mérite…

Francis WurtzPermalien avec cet article

Une réflexion sur “TSCG: M-Mme les députés faites ce que je dis !

  1. Libre jugement 27/09/2012 / 12h33

    Une conclusion toute personnelle :
    A quoi aura servi de changer de président puisque visiblement, Hollande se met dans les traces de Sarkozy. Au moins Sarko avait le cynisme et l’arrogance de dire ses préférences pour ces riches copains-coquins et promulguer des arrêtés et lois « au bénéfice » des gens « de sa classe », Hollande sous une couverture normale est l’artisan d’une gauche caviar, méprisant la majorité du peuple et des classes ouvrières qui l’a élu.

    Sans être d’accord avec les propos de ceux qui font un raccourci-réducteur, nous pouvons comprendre leurs conclusions disant « tous les mêmes, tous pourris » après avoir constaté cette « hoirie » électorale de cette fausse gauche dénommée « sociale libérale ». MC

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