France : Niveau de vie en baisse.

Selon l’Insee, le niveau de vie a connu en 2010 son plus fort recul depuis 2004.A l’exception de la petite minorité des très aisés, tout le monde est touché.

Un niveau de vie en baisse, pour l’écrasante majorité de la population; une pauvreté en hausse, tout spécialement chez les enfants, des inégalités qui se creusent « par le haut »: le tableau brossé par l’Insee, dans son enquête Revenus fiscaux et sociaux, est des plus alarmants. En 2010, le niveau de vie médian (la moitié de la population se situe au-dessus, la moitié au-dessous) s’élevait à 19.270 euros annuels, soit une diminution de 0,5 % par rapport à 2009. « Il faut remonter à 2004 pour enregistrer un tel recul », note l’Insee.

Le mouvement affecte pratiquement toutes les catégories de population, mais touche plus fortement celles qui se trouvent en bas de l’échelle, et il épargne les plus aisées.

C’est ainsi que, pour les trois plus basses tranches de niveaux de vie, la baisse oscille entre-13 °A et-1,6%. Alors que le niveau de vie des 5 % de personnes les mieux loties croît de 1,3 %, Résultat: une aggravation des inégalités. La première tranche de niveau de vie, les 10% de Français les moins aisés (moins de 10430 euros par an), est 3,5 fois plus faible que la tranche la plus élevée (plus de 36.270 euros), précise l’Institut de la statistique.

Sur une moyenne période, « la progression des inégalités ‘par le haut » est nette, ajoute l’Insee: entre 1996 et 2010, le niveau de vie moyen des 10 % de personnes les plus aisées a augmenté d’environ 2,1 % par an en moyenne, contre 1,4 % pour le niveau de vie moyen de l’ensemble de la population ».

Première explication avancée: l’évolution des salaires. En bas de l’échelle, où le recul du niveau de vie est le plus accentué, « le poids des salaires dans le revenu disponible diminue de 3 points ».

Une conséquence à la fois de la montée du chômage parmi les 10 % de Français au plus bas niveau de vie, où la proportion de gens en emploi tombe à 21 %, et la très faible revalorisation du SMIC en  2010.

A l’inverse, c’est en haut du tableau que « les salaires sont les plus dynamiques ». Et ce sont les mêmes 10 % d’hommes et de femmes les plus aisés qui ont tiré profit de la plus forte progression, en 2010, des revenus de placements financiers.

Ces constats induisent en quelque sorte la politique à mettre en œuvre pour endiguer ce mouvement de recul social et d’aggravation des inégalités, lourd de menaces pour la société. Ils confirment, entre autres, le bien-fondé de la demande d’une réelle revalorisation générale des salaires, à commencer par le SMIC.

Yves  Housson – L’ Humanité